Le conseil provincial de sécurité a interpellé des radios et télévisions de la ville de Mbuji-Mayi dans le Kasaï-Oriental, accusées de véhiculer des messages de haine et d’incitation à la violence. Le gouverneur de province, Alphonse Ngoyi Kasanji, président de ce conseil, leur a adressé vendredi 2 décembre une mise en garde.
Parmi les médias incriminés figurent la chaîne privée Radio télévision Debout Kasaï (RTDK) et la chaîne d’opposition Radio Lisanga télévision (RLTV), ainsi que la chaîne catholique du diocèse de Mbuji-Mayi, Radio télévision Fraternité (RTF).
Le Conseil provincial de sécurité les accuse d’avoir joué, lors des violences qui ont accompagné les élections au Kasaï-Oriental, un rôle proche de la radio rwandaise Mille collines, qui avait attisé les violences lors du génocide rwandais en 1994.
De leur côté, les responsables de ces medias parlent d’accusations gratuites. Ils demandent au conseil de sécurité de faire preuve de rigueur dans le traitement des dossiers qui lui sont rapportés.
La radio catholique se dit désolée d’avoir été citée « sans raison ». Dans une lettre adressée au gouverneur de province, la RTF proteste contre ces accusations et dit se réserver le droit de protester contre toute action tendant à mettre en péril son indépendance éditoriale. Elle invite ainsi le conseil de sécurité à éviter de verser dans les accusations à caractère humiliant et déshonorant.
Les journalistes de la Radio Lisanga Télévision, chaîne d’un député national de l’opposition, se disent insécurisés par les propos tenus par l’autorité provinciale sur une autre chaîne de radio locale à leur endroit. Ils exigent donc plus de sécurité pour eux et pour leurs studios.
La semaine dernière, le CSAC, à travers sa commission de vigilance et d’éthique électorale dans les médias, avait aussi adressé une série d’observations à près de 5 medias de Mbuji-Mayi. Il les invitait au respect des règles d’éthique et de déontologie journalistique.
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