Dans un rapport publié vendredi 2 décembre, l’ONG de défense de droits de l’homme Human Rights Watch indique que dix-huit personnes ont été tuées et près de cent “sérieusement blessées” lors des manifestations organisées entre le 26 et le 28 novembre. Selon le document de cinq pages, la majorité de personnes tuées ont été abattues par des soldats de la Garde républicaine. D’autres civils auraient été tués et blessés notamment lors d’affrontements entre partis politiques rivaux et des attaques des groupes armés.
Ida Sawyer, chargée de plaidoyer RDC–Afrique de Human Rights Watch, indique que les incidents les plus graves se sont produits à Kinshasa le dernier jour de la campagne électorale, samedi 26 novembre.
«Des militaires de la garde républicaine ont tiré des balles réelles dans les foules des partisans de l’UDPS qui attendaient leur candidat présidentiel à l’aéroport de N’djili ici à Kinshasa,» déclare-t-elle.
«Après, poursuit-elle, les militaires de la garde républicaine ont pris la direction du centre ville et ont continué à tirer sur les foules et sur les passants à Kingasani, à Pascal, au marché de la liberté, au pont Matete et dans le quartier Limete.»
Selon la même source, les gardes républicaines ont encore tiré sur une foule de partisans de l’opposition dans la commune de Matete à Kinshasa dans la nuit du même jour.
L’ONG dit craindre un risque de recrudescence de violences après la proclamation des résultats «surtout si des efforts ne sont pas fournis pour contrôler et discipliner les forces de sécurité surtout les gardes républicaines».
Le gouvernement rejette les conclusions du rapport
En réaction, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, déclare que Human Rigths Watch est «le seul à avoir des rapports concernant 12 morts faits par la garde républicaine».
Il reconnaît qu’il y a eu un incident qui a été rapporté par la garde républicaine à la police. Celle-ci aurait enquêté.
«Des tirs ont été faits en l’air pour disperser un groupe de gens qui tentaient d’empêcher des éléments la grade républicaine en cortège de rejoindre le centre ville. Il n’y a pas eu de blessés signalés, il n’y a pas eu de morts signalés,» raconte Lambert Mende avant d’ajouter :
«Nous serons surpris que douze personnes tombent dans une ville africaine comme Kinshasa sans qu’il ait un deuil.»
Le porte-parole du gouvernement reproche à l’ONG de ne pas indiquer dans quels hôpitaux les morts ont été acheminés pour que «nous puissions avoir l’occasion d’enquêter».
«Nous demandons à Human Rigths Watch et à tous nos partenaires internationaux de prendre conscience. Il ne s’agit pas de faire semblant de venir nous assister alors que en réalité on vient mettre de l’huile sur le feu,» conclut-il.
La campagne électorale pour les élections présidentielle et législatives du 28 novembre en RDC avait pris fin, samedi 26 novembre, dans une atmosphère de tension entre les partisans du président Joseph Kabila, candidat à sa propre succession et ceux de l’opposant Etienne Tshisekedi.
Selon la police, les échauffourées enregistrées dans la journée avaient fait au moins un mort. Une dizaine, selon l’UDPS, le parti d’Etienne Tshisekedi.
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