La Société textile de Kisangani (Sotexki) est à l’arrêt depuis environ une semaine. Cette situation est consécutive notamment à la rupture de stocks des matières premières. Le manque de ces matières premières et d’investissement ont fragilisé davantage cette entreprise, qui tournait déjà à moins de 10 % de sa capacité avant cet arrêt.
Le déroulement des travaux de réhabilitation du pont au point kilométrique 122 sur la route Ituri – Kisangani est la cause principale de l’interruption des activités à la Sotexki depuis une semaine. C’est par cette route que cette entreprise s’approvisionne notamment en coton provenant de l’Ituri et de l’Asie, via l’Ouganda.
Une autre difficulté à la quelle la Sotexki fait face est le manque d’investissements. Selon son directeur général, Glombert Loko, elle tournait déjà à moins de 10 % de sa capacité, avant cet arrêt.
Ce ralentissement était dû, selon lui, à la vétusté du matériel et à l’envahissement du marché par des importateurs irréguliers. C’est ce que Glombert Loko a révélé la semaine dernière à l’ancien ministre de l’Economie, Jean-Claude Nemoyato, de passage à Kisangani.
La relance des activités dans cette entreprise doit passer notamment par un nouvel investissement, a-t-il estimé. Selon Glombert Loko, il faut mobiliser plusieurs millions de dollars américains pour maintenir et garantir la compétitivité de la Sotexki sur le marché du textile.
Toujours selon lui, la solution doit également passer par la rigueur dans l’importation d’autres textiles, par la douane au niveau des frontières congolaises.
Parcours difficile
Tout en reconnaissant la nécessité des apports venant des partenaires, l’ancien ministre de l’Economie avait déclaré que le gouvernement congolais était engagé à soutenir et accompagner la relance des activités de cette société textile.
La Société textile de Kisangani a été créée juridiquement en 1971. Son inauguration est intervenue le 24 novembre 1974 par feu le président Mobutu Sese Seko. Au début de son fonctionnement, la Sotexki employait mille travailleurs avec une capacité de production de 1,5 million de mètres linéaires de tissu.
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A cause du pillage dans l’ex-République du Zaïre en 1991, la Sotexki a vu sa production dégringoler et son personnel réduit à la baisse. La situation s’est empirée en 1993 avec la contrefaçon de ses dessins par des industries textiles étrangères et l’importation massive des pagnes de l’étranger.
Au moment où elle tentait de se réorganiser face à cette concurrence déloyale, la guerre de l’AFDL de 1996 à 1997 a encore empêché l’entreprise de tourner normalement.
De mai à juillet 1997, la Sotexki a repris ses activités après avoir réuni des moyens conséquents. A l’époque, une main d’œuvre de quatre cents travailleurs était utilisée pour produire 400 000 mètres de tissus. De juin à juillet 1998, elle produisait un million de mètres linéaire de tissu avec le concours de mille travailleurs.
Cependant, la guerre du RCD en août 1998 a plongé une fois de plus la Sotexki dans les difficultés de fonctionnement. Cette chute a réduit sensiblement sa production à 400 000 voire 300 000 mètres de tissus par an. La Sotexki était alors coupée de son marché de l’ouest du pays. L’entreprise ne s’en est toujours pas remise.
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