Arrêté par des militaires pour s’être opposé à l’exécution d’un projet de la firme Soco International à Nyakakoma et gardé au cachot de l’Agence nationale de renseignements (ANR) à Goma (Nord-Kivu), le conservateur principal du parc des Virunga, Rodrigue Mugaruka Katembo, a été libéré depuis une semaine.
Ce cadre de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) bénéficie d’une liberté conditionnelle après 17 jours de détention. Il n’a pas le droit de quitter la région de Goma (Nord-Kivu), affirment des ONG partenaires de l’ICCN.
Selon elles, Rodrigue Mugaruka Katembo subissait des menaces depuis qu’il s’était opposé au projet de la pose d’une pilonne d’antenne téléphonique par Soco International dans le parc à Nyakakoma.
Depuis son arrestation, certains de ses collègues accusés de soutenir la démarche de Rodrigue Mugaruka vivaient dans la peur.
Les activités d’exploration du pétrole par Soco est au centre d’une controverse. La firme britannique avait obtenu du gouvernement congolais un permis d’explorer dans le bloc 5, qui couvre environ 85% du parc national des Virunga. L’ordonnance présidentielle lui accordant l’exploration et la production du pétrole avait été signée par le chef de l’Etat depuis juin 2010.
Mais les acteurs de l’environnement s’oppose à cette exploration et une éventuelle exploitation qui détruiraient, selon eux, la biodiversité de ce parc. Ils estiment par ailleurs que si l’insécurité est endiguée, ce parc peut générer des recettes au trésor public congolais sans qu’il ne soit nécessaire de recourir à une exploitation pétrolière.
Lundi 7 octobre, le Fonds mondial pour la nature (WWF) a déposé une plainte à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) contre Soco. Le directeur national de WWF en RDC, Raymond Lumbuenamo, estime que les activités d’exploration de Soco international mettent en danger les populations locales vivant dans le parc, ses animaux et leurs habitats.
La firme indique pour sa part n’avoir pas encore commencé une activité opérationnelle et n’envisage pas de le faire jusqu’à ce que toutes les études environnementales soient totalement terminées.
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