L’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) a lancé depuis le 25 décembre 2010 une opération de délogement forcé des familles qui envahissent le parc des Virunga. L’administrateur du territoire de Lubero, Dominique Bofondo dit observer un afflux des personnes déplacées dans sa juridiction. Ces déplacés s’établissent dans le secteur de Ndwali situé entre les territoires de Lubero et Rutshuru. Ce sont ces personnes que l’ICCN chasse du parc des Virunga, affirment des sources administratives locales.
La plupart de ces déplacés disent avoir perdu toutes leurs récoltes dans leurs champs incendiés par les gardes du parc national des Virunga. Ces gardes ont aussi brûlé leurs cases, disent-ils.
Ces déplacés vivaient illégalement depuis des années à l’intérieur du parc ou aux alentours, notamment à Muramba, Nduali, et Kamandi-lac à l’est du territoire de Lubero.
L’administrateur du territoire de Lubero, Dominique Bofondo déplore la procédure de délogement forcé et indique que les populations habitant le parc n’ont pas été sensibilisées avant cette opération.
Il a déclaré :
“Le parc national des Virunga est un patrimoine mondial. Nous avons tout intérêt à le protéger. Mais, il faut que la procédure soit bien suivie. J’ai regretté le comportement affiché par l’ICCN, parce que moi comme autorité, je devrai être informée de tout, bien avant le déguerpissement brutal de cette population. »
De nombreuses familles délogées continuent à affluer dans les localités de Kirumba, Kayna, Kanyabayonga jusqu’autour du chef lieu de Lubero, a-t-il affirmé.
Opération non violente
L’administrateur délégué général de l’ICCN, Cosma Wilungula, soutient que le délogement des envahisseurs du parc s’est fait sans violence.
Les populations sont appelées à quitter le parc depuis 2007, affirme-t-il.
Des véhicules ont même été mis à leur disposition pour évacuer le parc, souligne-t-il.
C’est après toutes ces démarches que l’ICCN a décidé de déloger les quelques dix mille familles qui vivaient là.
La majorité de familles venait des secteur de Mbwavinywa et Kibirizi, où ils fuyaient l’insécurité.
Ils se sont joints aux autres habitants du secteur Kamandi, qui avaient déjà établi leurs villages dans le parc des Virunga.
« Pour des raisons humanitaires, l’ICCN a accordé une période supplémentaire d’un mois à ces personnes pour qu’elles viennent récupérer leurs cultures, » affirme l’ADG de l’ICCN.
Depuis le mois d’août 2010, l’ICCN mène une lutte contre la pêche illicite sur le lac Edouard et le braconnage dans le parc national de Virunga.