L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) exige la libération immédiate du président de l’ONG «Les Amis de Nelson Mandela pour la défense des droits humains» (AMDH), Robert Ilunga. Ce dernier a été enlevé, lundi, dans ses bureaux dans la commune de Kalamu par les agents de l’Agence des renseignements, ANR, précise l’Asadho à radiookapi.net
Un groupe de trois personnes se réclamant de l’ANR, sans mandat, a fait irruption au siège de l’AMDH à 15h40 (locale) au quartier Matonge sur l’avenue Victoire. Ces personnes ont invité Robert Ilunga à les accompagner pour un interrogatoire sur le contenu d’un rapport. Et depuis lors, Robert Ilunga est détenu illégalement dans les locaux de l’ANR, précise la même source.
Le 17 août, cette ONG avait publié un rapport intitulé: « Déclaration des ONG de défense des droits de l’homme contre l’exploitation de la population congolaise, tolérance Zéro ? Fini le kuluna, mais la Société générale industrielle, SGI, basée à Kasangulu (Bas Congo), traite les travailleurs congolais comme des esclaves.» C’est ce rapport qui a fait l’objet de l’interrogatoire.
Pour l’Asadho, l’arrestation et la détention du président de l’AMDH violent les articles 18 et 23 de la constitution qui limitent, respectivement, la garde à vue à 48 heures et garantissent la liberté d’expression.
Pas plus longtemps, la Fidh avait dénoncé la dérive autoritaire vers laquelle tendent le pouvoir politique et les services de sécurité en matière des droits de l’homme. Et le ministre des Droits humains avait alors rétorqué en affirmant que les services de sécurité et de renseignements avaient été instruits par leur hiérarchie pour respecter les droits de l’homme. Mais sur le terrain, notent les activistes, les bonnes intentions ne sont pas suivies de la pratique.