Les audiences de confirmation des charges, qui ont débuté lundi, doivent s’achever ce jeudi. Les juges ont ensuite 60 jours pour décider si les chefs d’accusation de crimes contre l’humanité et crimes de guerre imputés à Jean Pierre Bemba ouvrent la voie à un procès, rapporte radiookapi.net
Au troisième jour de l’audience de confirmation des charges, l’accusation s’est employée à établir le lien entre le président du MLC et les crimes commis, selon elle, par ses troupes en Centrafrique. Jean-Pierre Bemba et Ange Félix Patassé, l’ancien président de la République centrafricaine “ont mis au point un plan dans l’intention que des crimes soient commis”, a affirmé mercredi Cynthia Tai, du bureau du procureur.
Selon elle, Jean-Pierre Bemba a envoyé ses troupes en aide à Patassé dans un but purement stratégique : pour garder le contrôle de la zone frontalière entre la République Centrafricaine et la province congolaise d’Equateur dans la guerre entre les rebelles et le président de la RDC, Joseph Kabila.
Quant à la défense, celle-ci s’est attelée mercredi à démontrer que l’accusation n’arrive pas à identifier les militaires qui auraient commis des crimes.
Maître Aimé Kilolo, avocat de la défense, explique : « Il faut savoir que nous répondrons à cet aspect spécifique. Nous aurons certainement l’occasion de démontrer qu’il n’est pas possible d’envisager qu’il ait pu avoir un plan criminel avec un Chef d’état démocratique, qui avait uniquement demandé la mise à disposition de ces troupes sous le commandement de l’état major d’un pays souverain. Mais le plus important, c’est au niveau de la défense où nous avons eu l’occasion de démontrer qu’il y a un problème au niveau de l’identification des troupes à qui il faudrait imputer, le cas échéant, les exactions dont on parle aujourd’hui. »