Le président du parti MDCO, Mouvement des démocrates congolais et membre de l’oposition, Gabriel Mokia, a comparu, jeudi, devant le tribunal de paix (Tripaix) de Kinshasa- Gombe. Il est poursuivi pour outrage contre le chef de l’Etat. Mais, pour la défense, le tripaix est incompétent pour siéger en matière d’outrage contre le chef de l’Etat. Cette matière relève de la compétence de la cour de sûreté de l’Etat qui n’existe plus en RDC, a fait savoir l’avocat de prévenu, l’avocat Etienne Lombela, qui a interjeté appel au tribunal de grande instance, rapporte radiookapi.net
Le Président du MDCO, Gabriel Mokia, a été arrêté mercredi après-midi pour s’être battu mardi soir avec un de ses contradicteurs (de l’AMP) sur le plateau de télévision d’une chaîne privée émettant de Kinshasa, au cours d’une émission de débat politique en direct. Il a été cueilli par la police à son bureau.
L’arrestation de Mokia a été confirmée à radiookapi.net par Christian Badibangi, membre de l’opposition qui se trouvait aussi sur le même plateau de télévision, et par Jean Baptiste Bomanza, ancien de l’UDPS et membre de l’UN (Union pour la nation), également de l’opposition, et proche du président du MDCO. Selon Bomanza, Mokia a été conduit au tribunal de paix de la Gombe où il sera jugé.
Retour en prison ?
En fait, il y a seulement près de 7 mois que Gabriel Mokia venait de recouvrer sa liberté et ce, après dix mois et quinze jours de prison. Enlevé le 29 juillet 2008 de son domicile, selon la version de son épouse, le président du MDCO avait alors été inculpé pour atteinte à la sûreté de l’Etat et incitation des militaires à commettre des actes contraires à la loi, par le parquet du tribunal de grande instance de la Gombe. Le 3 août de la même année, il sera alors transféré des locaux de la police (Kin Mazière) où il avait été conduit, à la prison centrale de Kinshasa où il resta jusqu’à sa libération samedi 13 juin 2 009.
Les propos pour lesquels il avait été accusé en cette période là, Gabriel Mokia les aurait tenus sur le plateau de la télévision d’une autre chaîne privée de la place. Lors de son procès, quatre chefs d’accusation étaient finalement mis à sa charge dont offense au chef de l’Etat et incitation à la haine ethnique.
Expliquant les circonstances de sa libération, son proche Bomanza avait indiqué que le premier juge s’était déporté parce qu’il n’avait pas trouvé d’infraction, et le deuxième juge qui est arrivé avait disqualifié toutes les infractions retenues contre Mokia, sauf celle d’offence au chef de l’Etat. Une infraction qui, avait commenté l’ancien membre de l’UDPS, n’existait plus parce qu’elle était du domaine de la Cour de sûreté de l’Etat qui était dissoute avec la promulgation de la Constitution de la 3ee République.
Après ce nouvel épisode d’ arrestation, Gabriel Mokia ira-t-il à nouveau en prison ? La question est sur toutes les lèvres dans divers milieux de Kinshasa.