Le président de la Fédération des entreprises du Congo, FEC, Albert Yuma, a émis le vœu de voir une redynamisation rapide du libre échange au niveau des marchés de la sous région de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, CEEAC, comme ce fut le cas dans les années 80. Cela peut-être rendu possible avec la relance des activités de la CEEAC de ces dernières années, a-t-il déclaré samedi à radiookapi.net
Le président de la FEC s’exprimait ainsi à radiookapi.net à l’occasion du 14è sommet ordinaire de la CEEAC tenu le week-end passé à Kinshasa. Pour le moment, il n’y a pas vraiment de tendance positive pour une intégration économique régionale immédiate, a reconnu Albert Yuma. Toutefois, il a estimé que si le nouveau dynamisme de la CEEAC portait ses fruits, il y a lieu de croire que les activités économiques traditionnelles au sein de la sous-région pourront reprendre rapidement. « Nous avions d’ailleurs une chambre de compensation des Etats de l’Afrique centrale où on pouvait importer et exporter les produits au sein de la région en payant avec les monnaies nationales. Ceci avait permis de développer nos activités économiques. J’en suis témoin parce qu’à l’époque, j’achetais du coton au Cameroun et au Tchad », s’est souvenu Albert Yuma.
Le président de la FEC a aussi exprimé sa satisfaction pour la reprise des assises des banques centrales africaines. Comme elles font désormais partie des discussions des chefs d’Etat, a-t-il souligné, il faut être optimiste quant à la reprise des activités économiques dans la sous-région.
Vers une monnaie unique africaine
La Banque centrale africaine devrait voir le jour d’ci 2021. A l’instar de l’Union européenne, les Africains veulent disposer d’une monnaie unique pour tous les pays africains. Pour atteindre cet objectif, les obstacles à lever sont nombreux. L’Association des banques centrales africaines, ABCA, s’y attèlent. En septembre 2002 en Alger, elle a inscrit dans son agenda de la réalisation de l’Union monétaire africaine, un nouveau programme dénommé Programme de coopération monétaire en Afrique (PCMA). Le grand défi que l’association devra relever au cours des années à venir sera d’aplanir toutes les divergences et de réaliser la convergence des économies africaines pour que l’Union monétaire africaine projetée soit réalisée à la bonne date.
En cela, certains analystes rejoignent le point de vue d’Albert Yuma. Ils pensent que l’implication effective des politiques au plus haut niveau dans ce processus permettra d’atteindre plus aisément l’objectif de la monnaie unique africaine.L’intégration monétaire en Afrique sera l’aboutissement du processus de convergence économique, d’harmonisation des politiques monétaires et financières et des systèmes de paiement. Cette intégration monétaire se présente comme une nécessité, car le continent africain a besoin de renforcer le commerce sur son sol, et de mettre en place de solides institutions financières capables d’assurer sur le long terme le financement de son développement, soutiennent certains analystes.
CEEAC : 26 ans déjà
Pour rappel, créée le 18 octobre 1983 par les membres de l’UDEAC et les membres de la CEPGL ainsi que Sao Tome et Principe, la CEEAC s’était fixé un certain nombre de missions, parmi lesquelles, la promotion et le renforcement d’une coopération harmonieuse et un développement équilibré, l’abolition entre les Etats membres, des droits de douane et toutes autres taxes à l’importation et à l’exportation des marchandises, l’établissement et le maintien d’un tarif douanier extérieur commun et la suppression progressive entre les Etats membres des obstacles à la libre circulation des personnes, des biens et des services. La promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région sera intégrée plus tard, en 1999, comme l’un des objectifs à atteindre par cette communauté. C’est cette année là que l’Angola, qui n’était jusque là qu’un simple observateur, adhéra à la CEEAC comme un des Etats membres. En revanche, le Rwanda, s’est retiré de la CCEAC en 2007.
Vingt-six ans après la communauté se recherche encore au regard des missions qu’elle s’était assignées en 1983.