Sommet CEEAC : l’absence de Dos Santos mal perçue à Kinshasa

Eduardo Dos Santos, président angolais

Eduardo Dos Santos, président angolais

L’absence du président angolais a été remarquable parmi ses six homologues chefs d’Etat de l’Afrique centrale, réunis samedi au mess de la 14e session de la CEEAC. Absence du reste mal perçue par plusieurs observateurs, au moment où les expulsions réciproques des Angolais et Congolais semblent entacher les relations entre Kinshasa et Luanda, rapporte radiookapi.net

C’est en fait la deuxième fois en moins de deux mois que la RDC accueille un sommet sous régional. En début septembre, Kinshasa a abrité le sommet de la Communauté de développement de l’Afrique australe, SADC. Samedi dernier, c’était le tour de la session de la CEEAC. A ces deux rendez-vous, le numéro un angolais a brillé par son absence, préférant envoyer ses émissaires. Pourtant, l’Angola et la RDC font partie de ces deux organisations sous régionales.
Des observateurs de la politique africaine n’ont pas bien apprécié cette absence. Est-ce un signal envoyé à Kinshasa au lendemain des expulsions des populations entre les deux pays ? Difficile de répondre pour l’instant à la question, parce que les officiels angolais n’ont pas daigné s’exprimer sur cette question à radiookapi.net. Par contre, du côté congolais, le porte-parole du gouvernement pense que Dos Santos n’a des comptes à rendre qu’à son peuple. «Si un chef d’Etat ne se présente pas à un sommet, il ne nous appartient pas de lui demander des comptes. Il a des comptes à rendre à son peuple, il a son propre calendrier. L’essentiel pour la CEEAC, c’est que l’Angola soit représenté et l’Angola a été valablement représenté », a déclaré le ministre Lambert Mende.
Six Chefs d’Etat ont pris part aux travaux de Kinshasa. Parmi eux, Denis Sassou Nguesso du Congo, François Bozize de la Centrafrique, Idriss Deby du Tchad et Ali Bongo du Gabon.

Tentative d’une explicationrnLes récentes expulsions des Angolais de la province Congolaise du Bas Congo auraient-elles irrité le président angolais ? A quel point lorsqu’on sait que les autorités provinciales du Bas Congo ont agi en vertu du principe de la réciprocité entre les Etats ? En plus, seuls les Angolais en situation irrégulière ont été amenés à traverser la frontière.
On se souvient que le 13 octobre dernier, les officiels congolais et angolais s’étaient retrouvés à Kinshasa afin de mener des discussions sur la gestion des expulsions des leurs ressortissants. Les deux délégations ont tenté donc d’harmoniser leurs vues, sur les mécanismes de respect des normes humanitaires dans l’opération d’expulsion des ressortissants en séjour irrégulier en RDC et en Angola. Ente temps, les expulsions étaient suspendues de deux côtés. Elles ne reprendront qu’après la mise en place des mécanismes communs entre la RDC et l’Angola.
Quelques heures après, les présidents Joseph Kabila et Edouardo Dos Santos décidaient de suspendre officiellement les expulsions. Selon le vice-ministre des Relations extérieures angolais, Jeorge Chicoty, qui conduisait la délégation angolaise, le président Kabila a immédiatement donné des instructions pour que cessent toutes les exactions au Congo.
Depuis lors, les deux peuples semblent fumer le calumet de la paix. On ne parle plus d’expulsions de part et d’autre. Ce moment de répit est salué par les Congolais et les Angolais. Expliquer la non venue d’Eduardo Dos Santos aux assises de Kinshasa par les expulsions des Angolais pourtant en situation irrégulière n’est pas un argument costaud. Moins encore le pétrole. Sa future exploitation sur la zone maritime commune fait encore l’objet de concertations d’experts de deux pays. L’explication serait ailleurs. Le président angolais, pour reprendre les propos du ministre congolais de la Communication, a un calendrier qu’il gère. Il serait peut-être empêché pour des raisons d’Etat, de faire le déplacement de Kinshasa.