Ses pensionnaires meurent soit de maladie, soit d’étouffement. Sur les 456 prisonniers, 76 sont dans un état de santé alarmant : visages émaciés, corps squelettique et, la plupart, dans un état diarrhéique avancé. Construite dans les années 1950 pour 200 personnes, la prison de Mbuji Mayi a besoin de solutions urgentes pour éviter de devenir un mouroir, constate radiookapi.net
Le directeur de cette maison carcérale a fait ce constat mardi au cours d’une réunion avec tous les partenaires étatiques concernés, ainsi que la Monuc Mbuji-Mayi. En moyenne, 90 personnes sont entassées dans chaque pavillon de 3 mètres sur 5. Le médecin traitant au sein de la prison se plaint de ne pas disposer de ce qu’il faut pour travailler. Dans ces conditions, il lui est difficile de se rassurer si les 78 malades graves vont survivre.
La réunion de mardi a aussi permis aux partenaires d’arrêter des stratégies pour faire face à la situation. Mamati Kuyate, chef de la Monuc Kasaï Oriental, explique : « Nous avons suggéré que le ministre provincial de la Justice puisse retrancher de la population de la prison les militaires et les bandits de grand chemin. Ce qui réduirait considérablement la population carcérale. En plus, qu’il y ait des travaux de corvée. Ça permettrait quand même de désengorger la prison et de les rendre utile à quelque chose. »
Le désengorgement dépendra d’abord de la justice et de sa célérité à traiter les dossiers. Floribert Wa Kuteka, procureur de la République, dit avoir pris toutes les dispositions pour le désengorgement de la prison : « A notre niveau, nous fournissons des efforts dans ce sens là pour ne retenir que des gens qui ont commis des faits graves. Et pour désengorger la prison, nous avons relevé que les juridictions de jugement puissent traiter avec célérité les dossiers qui leur parviennent. »
La commission ad hoc devra s’assurer de la matérialisation des mesures en actions concrètes.