La population congolaise est touchée à 70 % par la faim et la sous alimentation alors que le pays possède plus de 80 millions d’hectares de surface cultivables. C’est le constat fait mercredi à l’ouverture d’un atelier sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle en RDC. Pour le professeur Erick Tollens de l’Université de Louvain et intervenant à cet atelier, le gouvernement congolais doit revoir le budget alloué à l’agriculture pour la relance de ce secteur, rapporte radiookapi.net
« Mon constat est qu’essentiellement l’accroissement de la consommation alimentaire est comblé par des importations, ce n’est plus par la production nationale. La production nationale est là, mais elle a beaucoup de problèmes pour avoir accès au marché, surtout des grandes villes comme Kinshasa et Lubumbashi, on importe de plus en plus », a déclaré le professeur Tollens. De son avis, la raison principale est que le gouvernement investit très peu dans le secteur agricole, c’est moins de 2% du budget national. Ce n’est pas possible, ce n’est pas seulement dans ce secteur pense l’intervenant à l’atelier de Kinshasa. rnDe tous les services, poursuit-il, l’Etat doit fournir à l’agriculture des fonds nécessaires parce que l’essentiel de ce qui se fait dans le secteur agricole est financé par les bailleurs. « Le budget de l’Etat, c’est ce qu’il y a à payer les fonctionnaires, les militaires et l’agriculture. Il faut donc changer. Si on veut développer l’agriculture, et l’agriculture devrait être le moteur de développement. Et pour cela, il faut un budget conséquent de l’Etat. Et je suis sûr que si l’Etat congolais dépense plus pour le domaine agricole et rural, les bailleurs vont suivre », conclut-il.
Organisé à Kinshasa par le ministère de l’Agriculture et l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), cet atelier réunit des représentants du gouvernement congolais et des chercheurs internationaux. Il vise à définir des mécanismes de lutte contre la pauvreté, la faim et la malnutrition.