Minova: des cas d'étranglement se multiplient

La population de Minova à plus ou moins 200km dans le territoire de Kalehe, à la limite avec le Nord Kivu, vit dans la psychose depuis plusieurs semaines. Selon des propos concordants de cette population, plusieurs personnes sont mortes étranglées au moyen d’une corde appelée Kabanga. Cette corde serait vendue ensuit à grand prix à des fins fétichistes. Deux présumés étrangleurs ont été appréhendés, il y a plus d’une semaine par les services de l’ANR, et transférés à Bukavu. Le gouverneur de province qui s’est rendu à Minova ce lundi a promis de tout faire pour mettre hors d’état de nuire ces malfrats, rapprte radiookapi.net

Le cas le plus récent est celui d’un élève finaliste qui avait été trouvé étranglé, le lendemain du jour où il avait quitté son village pour se rendre à Minova centre pour raisons des examens d’Etat. Une rescapée, une femme déplacée, porte encore au tour du cou des traces de corde. Elle avait échappé de justesse, ses bourreaux l’ayant cru morte. Le médecin directeur de l’hôpital général de Minova qui l’a reçue raconte: « Effectivement, nous avons reçu une déplacée qui a été amenée par la police, dans un état dramatique. Elle s’en est sortie, mais avec des séquelles beaucoup plus graves. Il y avait des traces au niveau du cou qui ont vraiment montré qu’il y eu étranglement. D’ailleurs les séquelles prouvent a suffisance qu’elle a été étranglée parce que maintenant elle présente des troubles de comportement dus à une souffrance cérébrale temporaire due à un étranglement. »

La population a l’impression que rien n’est fait par les autorités locales, et menace de se soulever au cas où une solution rapide n’est pas trouvée : « Le problème est là. Il est réel. Les gens sont tués au moins trois fois par semaine. Mais nous nous étonnons beaucoup du comportement des agents de l’ordre qui sont ici. Lorsqu’on arrête des suspects, ils citent nommément certaines personnes. Même moi ici je crains de citer ces noms là de peur d’être moi-même tué ce soir même. On arrivera à une situation où la population elle-même se verra obligée de réagir violemment si le gouverneur ne trouve pas une solution. »

Du côté de l’ANR, le responsable dit avoir déjà appréhendé deux présumés étrangleurs qui sont déjà acheminés à Bukavu. La police déclare de son côté que les cas qui lui ont été présentés manquaient de preuves. Mais le gouverneur, dans son discours à la population a promis qu’il fera tout son possible pour que cesse ce phénomène.