Jules-Frédéric Mboyo vit depuis quelques jours dans la clandestinité. Il se dit recherché par des agents de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) et par la police mobile d’intervention, sur ordre du ministre provincial de la Justice. Pour ce dernier, le coordonnateur provincial du Service Anti-Fraude Equateur ne doit pas imposer à la population des taxes imaginaires, rapporte radiookapi.net
L’inspecteur Jules-Frédéric Mboyo accuse le ministre provincial de l’empêcher d’exercer librement les fonctions pour lesquelles il est affecté à l’Equateur. C’est parce que, dit-il, il aurait saisi du carburant qui allait sortir d’une manière frauduleuse d’un port privé de Mbandaka : « Je ne sais pas si la constitution actuelle, qui prône le principe de la séparation des pouvoirs, donnerait à un ministre provincial les prérogatives de contrôle de la justice au niveau provincial. Je ne le pense pas. Il s’agit pour moi d’un dossier de trafiquants de carburant qui ont été interpellés. Le dossier a été communiqué à M. le procureur général près la cour d’appel. Mais, je m’étonne que le ministre provincial de la justice en fasse une affaire personnelle. Il me menace au téléphone, il lance derrière moi les agents de l’ANR Mbandaka et de la police pour m’arrêter. Je suis un fonctionnaire de commandement. Lorsqu’il y a des griefs qui sont portés contre moi, il appartient au procureur général de m’interpeller et non pas au ministre provincial de se mêler à l’action de la justice. »
Pour le ministre provincial de la Justice, Guy Inenge, tant que le coordonnateur du service anti-fraude collaborera pas avec le ministère de la justice, il ne travaillera : « La configuration institutionnelle actuelle n’est pas celle qu’il croit. Aujourd’hui, c’est le gouvernement provincial qui détermine la politique de la province. Et dans le gouvernement provincial, c’est le ministre de la justice et des droits humains qui doit veiller à ce que cette option soit véritablement respectée. C’est dans ce cadre que je suis intervenu par mesure d’ordre afin d’éviter que ce monsieur, à peine arrivé, puisse commencer à faire payer les indus des taxes imaginaires à la population, qui crie souvent à la tracasserie au niveau des ports et des aéroports. Il n’a pas encore reçu mandant officiel. Tant qu’il ne va pas collaborer avec nous, il ne travaillera pas. »
La division provinciale anti-fraude est implantée à Mbandaka depuis seulement trois semaines. Elle est affectée au parquet général.