Affaire BDK: la Monuc recommande une enquête sur les crimes et les violations des droits de l'homme

Porte-paroles de la Monuc

Porte-paroles de la Monuc

Cette recommandation est contenue dans un rapport publié vendredi à Kinshasa. Dans ce rapport, la Monuc indique que des crimes et de graves violations des droits de l’homme ont été commis lors des événements de février et mars derniers entre la Police nationale conglaise et les adeptes de Bundi dia Kongo (BDK). Elle retient notamment l’usage excesif de la force par cette police, les exécutions arbitraires, les pillages et les destructions des biens privés, rapporte radiookapi.net

<< L’enquête a conclu qu’au moins une centaine de personnes, principalement des partisans du Bundu dia Kongo, ont été tuées pendant les opérations de la PNC lancées le 28 février dans cette province >>, a souligné Kemal Saiki, porte-parole de la Monuc qui faisait l’économie du rapport d’enquête. En plus, selon la même source, les forces de l’ordre se sont également rendues coupables de la. destruction de plus de 200 édifices ( églises, maisons des partisans du BDK et des civils qui n’avaient rien à voir avec ce mouvement politico religieux), ceci, dans plusieurs villages du Bas-Congo. << Il y a aussi à déplorer de nombreux pillages de propriétés privées dans la province, et plus de 150 partisans du BDK ont été arrêtés lors de ces événements, et pluseurs d’entre eux ont été victimes, d’après la même enquête, de tortures ou de traiments cruels et dégradants >>, a ajouté Kemal Saiki.

C’est pour cela que dans la conclusion de son enquête, la Mission des Nations Unies au Congo recommande aux autorités judiciaires compétentes d’ouvrir une enquête pour établir les responsabilités.

Pour rappel, le 28 février 2008, le gouvernement avait lancé des opérations pour restaurer l’autorité de l’État dans l’ensemble de la province du Bas Congo. Ces opérations policières ont été effectuées par la Police d’intervention rapide (PIR) et de l’Unité de police intégrée, envoyées de Kinshasa. Cela à la suite d’une série d’actes criminels commis par le BDK dont des meurtres, des coups et blessures volontaires et l’usurpation de l’autorité de l’État dans certaines zones du Bas Congo. Le bilan officiel faisait état de 27 morts dont 3 policiers.

Pour la VSV, il s’agit de crimes de génocide et de crimes de guerre

En réaction au rapport de la Monuc, l’ONG la Voix de sans voix (VSV) estime que ce rapaport minimise le bilan en termes de pertes en vies humaines. En plus, cette organisation regrette que la Mission onusienne n’ait pas qualifié les crimes tels qu’ils devaient l’être. Justin Ciba, chargé de la communication de la VSV exlique: “ Ce rapport est un rapport bien fouillé et à même de démontrer les atrocités qui ont été commises sur la popualtion au Bas-Congo. Le problème, c’est au niveau du bilan où les chiffres semblent être minimisés. On parle de 100 morts, mais partout où on passe, lorsqu’on comptabilise le nombre de morts qu’il y a eu dans diffèrents villages, vous allez au delà du chiffre initial de 300 personnes. Le plus important dans tout ça, à notre avis, nous aurions souhaité que le rapport qualifie ces crimes qui répodent à tous les critères de crimes de génocide et crimes guerre.

Les ONG du Bas-Congo pour l’idenmisation des victimes

De son coté, le secrétaire exécutif du réseau provincial des ONG des droits de l’homme du Bas Congo se dit satisfai du rapport de la Monuc.S’exprimant sur le sujet, Pamphile Mbuangi a néanmoins émis le voeu de voir l’indemnisation des victimes ou de leurs familles être prise en compte. “ C’est une très bonne chose que la Monuc puisse recommander aux autorités judiciaires de mener une enquête en vue de traduire les responsables de ces massacres en justice et qu’ils répondent de leurs actes. Nous sommes très contents. Mais, nulle part, la Monuc n’a prévu la réparation des sevices subis par toutes les populations dont les maisons ont été détruites et les biens volés, les victimes de viols, les orphelins et les veuves…