Plus de la moitié des malades internés à l’hôpital général ont regagné leur domicile faute de prise en charge nécessaire par les infirmiers. C’est le constat fait lundi par le médecin directeur de cet établissement hospitalier, au 5e jour de la grève entamée par le personnel de santé non médecin dans plusieurs formations médicales de la place, rapporte radiookapi.net
Selon le Dr Adelar Lufungula, médecin directeur de l’hôpital général de Kisangani, les malades ont été expulsés de l’hôpital samedi dernier par les infirmiers. Ces derniers, en grève sèche, réclament le paiement de 2 mois de salaires ainsi que la mécanisation des nouvelles unités. Seuls quelques médecins s’occupent des urgences et des cas graves. La plupart des malades internés ont regagné leurs domiciles. Les autres recourent à des structures sanitaires privées. Une femme enceinte est revenue lundi matin dans l’espoir de recevoir des soins. Déçue, elle témoigne : « Je suis grosse de 7 mois et demi. J’éprouve des menaces d’avortement. Comme il y a grève, il n’y a pas moyen de me faire soigner. Maintenant, ma situation s’est aggravée. Mais à l’hôpital, la grève continue toujours. Qu’allons-nous faire si les autorités ne trouvent pas de solution pour les médecins et les infirmiers ? Devons-nous mourir ? »
Appelés à combler le vide, les médecins sont débordés. Le médecin directeur de l’hôpital exhorte les infirmiers au respect de la déontologie professionnelle : « S’ils peuvent accepter quand même d’organiser un service minimum, je pense que ça serait intéressant dans le respect de la vie humaine, parce que la déontologie nous dit que, dès qu’une vie est en danger, on doit la secourir. »
L’hôpital de référence de Kabondo et aux cliniques universitaires de Kisangani, un service minimum est organisé. Pour tenter de résoudre cette crise, les autorités provinciales ont engagé lundi des négociations avec le Sencas. Ces négociations n’ont pas encore aboutit.