Kinshasa : nouveau Smig, le patronat congolais pas d’accord

Le nouveau Smig (salaire minimum garanti), qui a été fixé à 3 USD par jour par le Conseil national de travail, n’est pas du goût des opérateurs économiques congolais. Leurs organisations syndicales ont fait savoir dans une lettre adressée le 4 avril dernier à la ministre de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale, que ce Smig est susceptible d’asphyxier la plupart des entreprises privées du pays, rapporte radiookapi.net

Les signataires de cette lettre sont la Copemeco, la Fec et la Fenapec. Ces organisations affirment que dès le début des travaux du Conseil national de travail au cours desquels la décision de réajuster le Smig à 3 USD, elles avaient exprimé leur inquiétude sur le non respect par le ministère du Travail, d’après elles, des procédures légales en la matière. Les syndicats des employeurs estiment que des secteurs agricole, pastoral, agro-industriel, industriel et surtout les PME éprouveront d’énormes difficultés pour surmonter une augmentation des charges salariales que va occasionner ce réajustement. En définitive, disent-ils, l’application du nouveau Smig pourrait conduire à la fermeture de certaines entreprises, et donc entraîner la suppression de plusieurs emplois ainsi que le développement du secteur informel. Ils proposent alors un Smig de 1 400 fc (un peu moins de 2.5 USD), payable en deux tranches : juillet 2008 et janvier 2009.

En réaction à cette prise de position, le secrétaire général au Travail, Boniface Bola, a indiqué pour sa part que rien n’a été imposé au patronat congolais, et qu’au contraire, la décision a été prise après des concertations préalables et sur base d’un consensus. « Toutes les décisions se prennent par consensus. Une semaine avant la tenue de cette session extraordinaire du Conseil national du travail, Mme la ministre de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale avait reçu tous nos partenaires […] autour des questions qui constituaient l’ordre du jour, c’est-à-dire, le réajustement su Smig […] », a-t-il expliqué avant d’inviter ces partenaires d’être sincères.