Kutu : rareté des grandes embarcations sur les rivières

Sur la rivière Kwilu

Sur la rivière Kwilu

Les baleinières se font de plus en plus rares sur la rivière Lokeni, dans le territoire de Kutu. La population se contente de petites pirogues pour l’évacuation des produits agricoles ou l’introduction des produits manufacturés en provenance des grands centres du pays. Les armateurs attribuent cette situation aux tracasseries dans les ports de ce territoire, rapporte radiookapi.net

Selon Lazare Agbwey, armateur, la multiplication des taxes irrégulières et autres tracasseries seraient à la base de cette situation: « La plus grande des choses, c’est l’excès des taxes dans les différents ports de Kutu. Il y a surtout la fameuse force navale, il y a l’ANR, le tourisme, le recouvrement. Pour qu’un armateur quitte Kutu pour Kinshasa, il doit perdre au moins 60.000 FC (107 USD) par postes. Nous avons 4 postes : Bokoro, Tolo, Kutu et Nioki. Le transport devient très irrégulier. L’Onatra n’existe plus. Quand les baleinières n’existent plus, c’est que le Maï-Ndombe n’aura plus le temps d’atteindre Kinshasa pour l’évacuation des produits. »

Pour la Force navale, les raisons de cette rareté sont à chercher ailleurs. Selon le lieutenant Jean-Louis Kalala, commandant de la Force navale/Kutu, ses services ne tracassent plus les armateurs. « En tout cas, ces histoires n’existent plus. Quand il y a des militaires récalcitrants, on les met aussitôt à la disposition de la justice militaire pour qu’ils soient hors d’état de nuire. Jusqu’à présent, il n’y a plus de problèmes. »

L’administrateur du territoire de Kuti confirme pourtant les plaintes des armateurs. Roger Yalala affirme avoir interpellé plusieurs fois les responsables de la Force navale et de la police fluviale à ce propos, sans succès. Il demande à la hiérarchie de ces deux services de restaurer l’ordre dans son territoire.