Masisi : des familles fuient le recrutement de leurs enfants par Laurent Nkunda

Des familles quittent les localités de Muheto, Nyamitaba, Kalonge, Kausa, Kitshanga, et Kwasimoni depuis samedi soir. Selon le Commandant de la Brigade Charlie, le colonel Philémon Yav, elles déclarent fuir le recrutement dont leurs enfants sont objets de la part des hommes fidèles à Laurent Nkunda, rapporte radiookapi.net

Selon le colonel Yav, environ cent familles viennent d’arriver à Lushebere, Katalé et au chef lieu de ce territoire. « Avant-hier, ils ont été surpris de voir les troupes de Laurent Nkunda arriver dans ce village et à l’institut de Nyakaboya pour recruter les enfants dans les salles de cours, et aller dans le marché, parce que c’était le jour du marché, prendre les jeunes qui étaient dans le marché entrain d’acheter ou de vendre leurs marchandises. Le mouvement a commencé à Kwasimoni, Muheto, Nyakabowa, Nyamitaba. Quand ils allaient encore dans d’autres villages, les gens, comme ils avaient déjà l’information, se sont enfuis. »

L’Unicef déplorent aussi le recrutement d’une centaine d’enfants par des Maï-maï, des FDLR et le CNDP de Laurent Nkunda. Ces recrutements ont lieu, selon l’agence onusienne, depuis les récents affrontements entre les militaires loyalistes et les hommes de Laurent Nkunda, dans les territoires de Masisi et de Rutshuru.

La chargée de protection de l’Enfance à l’Unicef à l’Est du pays, Pernille Ironside, déclare que ces enfants ont été recrutés à Ngungu et Kitshanga dans le Masisi, et à Nyamilima dans le territoire de Rutshuru. « On a des indications qu’il y a une augmentation importante du recrutement des enfants par toutes les milices. On peut s’imaginer qu’il y a des centaines d’enfants qui sont entrain d’être enrôlés de force. C’est extrêmement important d’attirer l’attention des autorités et du monde sur ce fait, parce que tout le travail que le gouvernement et les agences de protection de l’enfant ont fait depuis les dernières années pour sortir les enfants associés des forces et groupes armés, et les réunifier avec leurs familles au Nord-Kivu. Et là on parle de plus de 8.500 enfants qui courent maintenant encore le risque d’être recrutés. »