C’est la police qui a procédé à ces arrestations. Selon elle, cette mesure sert à diminuer le nombre d’enfants de la rue dans la ville. Mais la décision n’est pas appréciée par les structures d’encadrement des enfants. Pour l’instant, les 30 adolescents sont détenus à la prison centrale du chef-lieu du Kasaï-Occidental, indique radiookapi.net
La chasse aux enfants de la rue a commencé il y a trois jours. L’ordre en aurait été donné par le Conseil provincial de sécurité. Mais le maire de Kananga affirme ne pas être au courant de ces arrestations. Cependant, Mazarin Fwamba reconnaît le nombre important d’enfants de la rue dans la ville. Ceux-ci sont devenus très agressifs envers la population, selon lui. « Je suis informé comme vous que les services de sécurité sont en train travailler pour éviter que ces enfants arrivent au pire, c’est-à-dire à tuer. Mais ma réaction est de chercher, de concert avec les différentes organisations de la ville, la meilleure façon de protéger ces enfants », explique le maire.
Selon le responsable de Mpokolo wa Moyo, un centre de transit pour personnes vulnérables, ces arrestations ne constituent pas une solution au phénomène «Enfants de la rue». Il affirme que le Kasaï-Occidental est l’une des provinces dotées d’un centre de transit et d’orientation pour enfants de la rue. Mais depuis quelques mois, ce centre se meurt.
« Tout a commencé par une restauration irrégulière. Depuis janvier 2005, nous ne sommes plus nourris. Nous sommes très affamés. Que le gouverneur nous dise s’il est fatigué de nous prendre en charge. Nous étions une soixantaine. Actuellement, nous ne sommes que 36. Tout le monde a fui la faim», déclare un pensionnaire de 12 ans, tenté de regagner la rue.
La population de Kananga s’interroge, quant à elle, sur les moyens susceptibles d’éradiquer ce phénomène social qui prend de l’ampleur.