Le débat sur
l’avant-projet de Constitution a effectivement démarré hier mercredi à l’Assemblée
nationale. Comme au Sénat, celui-ci s’est focalisé sur les questions sensibles du projet,
notamment, l’âge du candidat président de la République et la forme de l’Etat.
Une
quinzaine de députés sont montés à la tribune. Concernant la forme de l’Etat, la plupart des
intervenants ont estimé que l’heure est venue pour consacrer l’Etat fédéral en République
Démocratique du Congo. L’expérience de l’Etat unitaire a échoué sur toute la ligne, ont-ils
expliqué. « Le plus grand obstacle du développement économique et social de ce pays tient
justement de ce système archaïque de l’unitarisme décentralisé », a souligné à ce
propos, le député Justin Mananga, originaire du Bas-Congo.
rnAppuyant sa thèse,
Justin Mananga a cité le cas de la Province Orientale. En 1970, cette province comptait
plus de dix mille entreprises « qui faisaient sa performance ». Aujourd’hui, il n’ y
en a plus aucune en fonctionnement, a-t-il affirmé, attribuant cette situation aux effets de
l’unitarisme décentralisé.
Comme beaucoup d’autres de ses collègues, ce député
soutient que l’unitarisme a montré ses limites pendant 40 ans. Il faut donc, passer au
fédéralisme, ériger des Etats autonomes qui géreraient les affaires dans les secteurs de
développement tels que l’agriculture, les routes, le développement rural, les négoces entre
provinces, etc.
rnPar contre, bien que minoritaires, d’autres intervenants
ont opté pour l’unitarisme décentralisé. Le Sénat a levé cette option dans la mouture
actuellement en discussion à l’Assemblée nationale. La raison fondamentale soulevée par les
partisans de cette forme de l’Etat, c’est que l’Etat congolais est encore
fragile.
Selon eux, il faut d’abord, à ce stade, consolider l’unité de la RDC, avant
de passer, plus tard, au système fédéral. « Ce n’est pas l’Etat unitaire qui a échoué,
mais plutôt les hommes qui l’ont dirigé », a déclaré El Hadje Mudilo. Pour ce député
originaire de Maniema, la réussite ou l’échec de l’Etat ne sont pas liés à sa forme, mais
plutôt aux hommes. Ce qu’il faut, estime-t-il, c’est le changement de l’esprit des hommes
appelés à diriger le pays.