Revue de presse du jeudi 21 mars 2013
« Véritable patate chaude entre les mains des Etats-Unis et du Rwanda, Bosco Ntaganda va être transféré à La Haye dès que possible », rapporte La Prospérité qui relaie une information livrée, mercredi, en visioconférence par le sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires africaines, Johnnie Carson.
Pour le diplomate américain, ‘‘les prochaines 48 heures seront décisives’’.
La Prospérité souligne cependant que ce délai n’est qu’une probabilité. D’autant plus qu’il y a tout de même des préalables à remplir, avant la faisabilité de cette opération du transfert de ce rebelle. Le quotidien les énumère : il s’agit notamment de la levée de la mesure portant interdiction de voyager enclenchée par le Conseil de Sécurité de l’Onu. Cette mesure pèse sur ce présumé criminel de guerre depuis 2005.
La deuxième chose est que nonobstant le fait qu’ils ne soient pas signataires au statut de Rome, Kigali et Washington devront exécuter les deux mandats d’arrêt de la CPI lancés contre ce rebelle. Le Rwanda avait déjà dit, par la bouche son ministre des Affaires étrangères, qu’il ne se mêlera pas du tout de cette procédure.
En troisième lieu se pose la question du transport. La Cour pénale internationale n’ayant pas d’avions pour ce genre d’opération, il va falloir qu’elle demande à un Etat partie de mettre à sa disposition, comme ce fut le cas avec Thomas Lubanga, colistier de Ntaganda, un appareil à sa disposition, explique le journal.
Le Potentiel de son côté indique clairement que : « Le transfert de Ntaganda se négocie entre Kigali et Washington ».
Le journal reprend en détails une conférence téléphonique qu’a animée le sous-secrétaire d’Etat adjoint à la diplomatie publique et aux affaires africaines, Michael Pelletier mercredi 20 mars depuis les Etats-Unis sur l’extradition de Bosco Ntaganda à la CPI.
Michael Pelletier a déclaré : « Nous sommes en contact avec le Rwanda, les Pays-Bas, la Cour pénale internationale pour le transfèrement de Bosco Ntaganda ». Le diplomate américain contredit ainsi directement Louise Mishikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères qui a prétendu que c’était une affaire entre la RDC, pays de nationalité de Bosco Ntaganda et les USA où il a trouvé refuge dans les installations de sa représentation diplomatique à Kigali au Rwanda, note le quotidien.
Le sous-secrétaire d’Etat adjoint à la diplomatie publique et aux affaires africaines a ajouté que le gouvernement rwandais a été appelé à ne pas créer des difficultés pour faciliter le transfert de Bosco Ntaganda. Ce rappel à l’ordre de la superpuissance mondiale ne fait l’ombre d’aucun doute que Kigali se reprocherait des choses au point de faire du transfert de Bosco Ntaganda un sujet de discussions et de concessions, fait remarquer Le Potentiel.
Forum des As se penche lui sur un sujet de politique intérieure et titre : « Concertations, consultations, dialogue… : une guerre de générations s’annonce dans l’Opposition ».
Le quotidien constate que concernant les concertations nationales, l’opposition politique congolaise part déjà divisée au moment ou les pré-consultations ont déjà commencé et ont même été « suspendues ». Le journal souligne qu’il ne s’agit pas seulement de sa participation, mais aussi et surtout, de la pertinence même de la tenue desdites concertations.
Forum des As explique qu’il y a deux camps. Le premier, considéré comme celui des conservateurs « gérontocrates », estime que ces concertations sont inopportunes et ne sont nullement la solution à la problématique récurrente du développement de la nation congolaise.
Un deuxième camp, opposé au premier, estime que dans toutes les démocraties, ces genres de rencontres sont des cadres permanents d’échanges fructueux et sérieux, sans pour autant se prostituer politiquement.