Revue de presse kinoise du lundi 1er décembre 2014
Divers sujets font la une des journaux kinois ce lundi.
Ouvrant le bal, Le Phare titre : « Feuilleton de 73 millions USD détournés : Kitebi-Busa, les dessous des cartes ».
Le journal rapporte que «après le face à face manqué entre le député Samy Badibanga et le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Finances, Patrice Kitebi, au sujet du détournement présumé mais non prouvé, de 207 millions de francs congolais destinés à l’Opposition dans le cadre du budget 2013, un nouveau feuilleton défraie la chronique».
«Il s’agit cette fois du prétendu détournement, à hauteur de 73 millions de dollars américains, par le même membre du gouvernement, perçus au titre des redevances et services rendus à l’exportation des produits miniers, au préjudice des services et organismes publics intervenant aux frontières », explique le quotidien. Et le canard de s’interroger : « Busa : une interpellation téléguidée ? ».
Pour le confrère, «la précipitation avec laquelle Jean-Lucien Busa a saisi les médias cacherait en réalité pas mal de dessous de cartes, laissant «l’impression que son auteur agit sous le contrôle d’une main noire», qui voudrait visiblement «obtenir la tête de l’argentier du gouvernement sans lui accorder la moindre chance de se défendre», le malheur de ce dernier étant «d’avoir cassé un système qui faisait échapper plusieurs millions de dollars américains du Trésor public au profit des individus occupant les avant-postes au niveau de certains services et organismes de l’État».
Pour sa part, Forum des As fait sa Une sur le jubilé d’or du Palu, dans l’évaluation que ce parti fait de l’économie congolaise.
«Muzito : « Joseph Kabila a multiplié la richesse du pays par dix en 15 ans », titre le journal, citant l’ancien Premier ministre congolais membre du Parti lumumbiste unifié.
«Fort de son expérience d’homme de terrain, d’ancien inspecteur des Finances, d’ancien ministre du Budget, d’ancien Premier ministre, Adolphe Muzito, faisant le diagnostic de cette économie, indique que sous Joseph Kabila, le PIB (produit intérieur brut) est passé de 4 milliards de dollars à 40 milliards pendant 15 ans. Le Raïs a donc multiplié la richesse du pays par dix, affirme le Premier ministre honoraire Muzito», explique le quotidien.
C’était samedi 29 novembre, à Béatrice Hôtel (Kinshasa) où le parti cinquantenaire a convié l’élite congolaise ainsi que les forces vives à une évaluation de l’économie congolaise, 54 ans après, explique le confrère.
Le même sujet fait aussi la Une du Potentiel, qui juge audacieuse la vision dévoilée par le Palu, à l’occasion des ateliers de la célébration de son cinquantenaire.
«Se projetant dans les vingt années à venir, le Palu opte pour la primauté des besoins qui doit supplanter celle des recettes fiscales», rapporte le quotidien.
Selon le parti de Gizenga, «pour un réel essor, la politique de la trésorerie est inappropriée, très peu opérationnelle voire inefficace. La consolidation de la tendance actuelle, avec comme point de départ le budget présenté par le gouvernement Matata, permet d’entrevoir pour l’exercice 2035, un budget de 50 milliards USD en ressources propres», rapporte le canard.
Enfin le journal du groupe L’Avenir s’intéresse en premier ce matin au XVe sommet de la Francophonie qui s’est déroulé à Dakar (Sénégal) du 29 eu 30 novembre derniers.
Et le journal de titrer : « Interventionnisme de la France en Afrique. Mushikiwabo remet Hollande à sa place ».
«Du haut de la tribune du XVème sommet de la Francophonie qui s’est tenu au Sénégal, le président François Hollande se serait mué en donneur de leçons, samedi 29 novembre, pour adresser un avertissement aux dirigeants qui, selon lui, voudraient s’accrocher au pouvoir à tout prix», rapporte le canard.
Selon le confrère, François Hollande a indiqué notamment que la Francophonie est soucieuse des règles en démocratie, de la liberté du vote, du respect des lois constitutionnelles et de l’aspiration des peuples, de tous les peuples à des élections libres, citant en exemples la « leçon » de la transition tunisienne et « la belle démonstration » du peuple burkinabè, qui a poussé vers la sortie Blaise Compaoré, alors qu’il espérait briguer un nouveau mandat après 27 ans au pouvoir.
Ce discours n’a pas plu aux chefs d’État et de gouvernement africains présents à ce sommet, selon le confrère, et plus particulièrement à la ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo, qui «a trouvé gênant qu’un président qui est avec ses pairs, au sommet de la Francophonie ne vienne pas discuter avec eux, mais dicter ce qui devrait se passer dans leur pays».