Kinshasa : assassinat de LD Kabila, l'ONG VSV réclame l'amnistie pour les condamnés

Laurent Désiré Kabila

Laurent Désiré Kabila

La République démocratique du Congo a commémoré, samedi, l’assassinat du président Laurent-Désiré Kabila, survenu le 16 janvier 2001. Des manifestations commémoratives ont été organisées notamment au Nord et Sud-Kivu. A cette occasion, l’ONG Voix des sans voix (VSV) a dénoncé « la politisation à outrance du procès sur l’assassinat de LD Kabila et l’application discriminatoire de la loi d’amnistie du 19 décembre 2005», dans un communiqué de presse, parvenu samedi à radiookpi.net

La Voix des sans voix voudrait voir le mot d’ordre : « Tolérance zéro » lancé par le gouvernement actuel, être appliqué en faveur de la manifestation de la vérité sur l’assassinat de LD Kabila. Cette vérité peut éclater, selon l’ONG de défense des droits de l’Homme, «en poursuivant les enquêtes pouvant déboucher sur un procès véritablement juste et équitable où comparaîtront les coupables, commanditaires et exécutants

Cette ONG rappelle que le verdict rendu le 07 janvier 2003 par l’ex-Cour d’ordre militaire, une juridiction d’exception de l’époque, était injuste et avait privé les Congolais de leur droit à l’information sur l’assassinat de leur président. «Au lieu de rechercher la manifestation de la vérité par l’organisation d’un procès juste et équitable, tout est, par contre, mis en œuvre en vue de perpétuer la conclusion d’une parodie de justice et l’obstruction de l’application juste et équitable de la loi d’amnistie», déplore la VSV.

La VSV considère l’assassinat d’un chef d’Etat comme une infraction hautement politique, amnistiable en vertu de la loi 05/23 du 19 décembre 2005. De ce fait, elle ne partage pas l’avis consultatif émis par la Cour suprême de justice, la plus haute instance judiciaire de la RDC, qui tient plutôt l’assassinat d’un chef d’Etat pour une infraction de droit commun.

Au gouvernement congolais, la VSV recommande de lever des obstacles politiques en vue de faciliter le vote d’une nouvelle loi d’amnistie et son application sans faille ainsi que de rouvrir le procès Kabila. Elle appelle la communauté internationale de mettre sur pied une commission d’enquête internationale indépendante sur cet assassinat.

Festivités d’un anniversaire tragique

Pour sa part, le parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) a commémoré ce 9ème anniversaire de l’assassinat de LD Kabila avec le bataillon des militaires FARDC basé à Sake, à 27 Kilomètres au nord-ouest de Goma. Une délégation de ce parti, composée notamment des députés provinciaux et d’autres militants, a remis à ces militaires un lot des vivres constitué des haricots, des pommes de terre, du riz, de l’huile végétale, du sel et une somme d’argent pour la fête. Selon le secrétaire exécutif fédéral du PPRD au Nord Kivu, le député Nzanzu Kasivita, c’est pour eux une façon d’honorer la mémoire du «soldat du peuple », qu’était Mzee Laurent Désiré Kabila.

L’anniversaire de la mort de Laurent-Désiré Kabila a été également commémoré, samedi, à Baraka, en territoire de Fizi au Sud-Kivu. Plusieurs personnes, partis politiques, confessions religieuses et le monde associatif ont répondu présent à une rencontre organisée par les autorités territoriales dans la salle “la classe”. Dans leur adresse, les autorités civiles et militaires sont revenues sur le message de LD Kabila, lors de son dernier passage à Bukavu. Dans ce message, feu le Président avait appelé les fils et les filles de Fizi à s’investir pour le développement de leur territoire.