Kinshasa: le contentieux entre les « apprentis » et Vodacom Congo est loin de se terminer


Panneau Vodacom Congo

Un conflit oppose l’entreprise de téléphonie cellulaire Vodacom Congo à un groupe de ses ex-employés. Ces derniers ne prestent plus depuis avril 2010. Vodacom a mis un terme à leurs contrats arguant qu’ils étaient « apprentis » et n’avaient pas de contrat à durée indéterminée. Dans une décision publiée le 10 janvier 2011, le ministre du Travail demande à Vodacom de réintégrer tous ces employés. Ce que Vodacom refuse.

Le vice-premier ministre en charge de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale vient de trancher en faveur des travailleurs dits « apprentis » de Vodacom Congo dans le dossier qui les oppose à cette entreprise. Dans une lettre adressée à Vodacom, le cabinet du vice-premier ministre a demandé la réintégration de ces agents, et ce, en qualité de travailleurs et non d’apprentis. Mais Vodacom Congo estime pour sa part  que la réintégration des apprentis avec des contrats à durée indéterminée n’est pas possible.

Kocha, Reçu de Dieu, un des apprentis Vodacom, explique:

C’est-.à-dire tous les travailleurs dits apprentis vont réintégrer l’entreprise avec de bons contrats, des contrats à délai indéterminé comme de bons travailleurs. Il y aura par conséquence un effet d’entraînement, c’est-à-dire un rappel des avantages qu’ils ont manqués depuis novembre 2006, date à la quelle ils ont signé le contrat d’apprentissage jusqu’au jour où cette mesure sera effectivement appliquée, nous croyons à cela.

Selon Christie Kapinga, assistante de Vodashop, les grévistes affirment avoir signé un contrat d’une année au mois de novembre 2006, renouvelable une fois comme apprentis alors que ce contrat devait déboucher sur une embauche grâce à un contrat à durée indéterminée.

A quelle date la mesure sera-t-elle mise en application ?

A cette question, M Kocha répond qu’il revient à l’Inspecteur général du travail de procéder d’appliquer techniquement la décision du ministre.

«Nous savons que l’Etat a pris conscience de cette situation, l’Etat qui a pris la décision le 10 janvier 2011, ce même Etat va veiller à l’application de cette mesure dans le délai le plus bref », insiste-t-il.

Réaction de Vodacom Congo

De son côté Vodacom Congo dit ne pas être disposée à réintégrer ces agents. Selon la responsable du département juridique de Vodacom, cette réintégration n’est pas possible pour deux raisons.

Premièrement, ces apprentis ont déjà écoulé le délai imparti pour l’apprentissage. Et deuxièmement, il n’y a pas de postes vacants pour les réintégrer en tant qu’engagés.

Mme Annie Badjoko, responsable du département juridique de Vodacom, est assez claire à ce sujet :

Il n’est pas possible, eu égard de l’état actuel de la procédure de pouvoir réintégrer les agents comme étant des agents permanents avec un contrat à durée indéterminée. Parce que le statut qui le liait  à Vodacom, est un statut légal, qui est celui d’apprenti et la période d’apprentissage est terminée et donc Vodacom était fondée à mettre un terme.

Toujours selon Mme Annie Badjoko,  Vodacom Congo n’a aucune   obligation  de convertir un contrat d’apprentissage en un contrat à durée indéterminée.

« S’il était possible pour certains d’entre les apprentis de les embaucher en tant qu’employés permanents, le problème ne se poserait pas. Mais il n’y a pas de vacance à l’heure actuelle aux dits postes », précise-t-elle.