Les populations innocentes du quartier Kingabwa, dans la commune de Limete, payent les frais de la lutte contre le phénomène «Kuluna», selon des témoignages des habitants du lieu qui accusent les policiers déployés dans cette partie de la ville pour combattre le banditisme de tracasseries de tous genres contre les civils.
Extorsions, menaces, rapts, molestions et séquestrations, tel est le martyre que vivent les habitants de Kingabwa chaque soir de la part des hommes en uniforme, selon des témoignages recueillis par Radio Okapi.
Des hommes armés en uniforme font des descentes dans certaines parcelles de la place à la recherche des «Kuluna», ces jeunes désœuvrés qui sèment la terreur dans certains quartiers de la capitale au moyen d’armes blanches.
Mais ces perquisitions se retournent plutôt contre les paisibles citoyens.
Selon certains témoignages, au lieu de les combattre, certains policiers coopéreraient même avec les «Kuluna».
Un habitant de la place le dit à Okapi:
«Les véritables acteurs du phénomène «Kuluna» sont là, mais libres. Ils ne sont pas inquiétés, nous les voyons passer et repasser nuit et jour. Mais ce sont les innocents qu’on arrête. Les policiers viennent souvent au nombre de quinze ou seize et vous demandent d’ouvrir la porte. En cas de refus, ils cassent la porte, quand ils entrent dans la maisons, ils emportent tout ce qu’ils trouvent. De TP jusqu’au niveau du pont José, on ne peut pas passer sans être inquiété à partir de 22h. Il s’agit des policiers du bataillon Simba. Si vous avez un téléphone, de l’argent, ils vous tabassent jusqu’à vous mettre K.O avant de vous l’arracher. A Kingabwa, nous vivons comme si nous étions en guerre.»
Tout en reconnaissant que le quartier Kingabwa est un quartier difficile de par le nombre des inciviques qui y sèment la terreur, le commandant du district police Mont Amba estime que ses hommes s’investissent chaque jour pour rétablir l’ordre et la tranquillité.
Toutefois, le colonel Saïdi Mate n’exclut pas que certains de ses hommes puissent commettre des bévues.
Il demande alors à toute personne qui serait victime des tracasseries ou des dérapages de la part des hommes en uniforme d’en informer le district pour lui permettre de sanctionner les coupables.
Le commandant de préciser:
«Il y a un adage qui dit, en termes militaires : «Le soldat, il faut le prendre la main dans le sac. Il faut donc des preuves. Si l’informateur a peur d’éventuelles représailles, il peut se cacher et venir me voir en catimini, je vais le protéger. Cela me permettra de connaître qui a fait quoi, et s’il y a des preuves tangibles, de le remplacer par quelqu’un d’autre.»