Les Etats membres de l’Onu devraient prendre des mesures puissantes contre les entreprises et les individus qui font le commerce de minerais provenant de certaines régions de l’Est de la RDC contrôlées par des groupes armés. C’est ce qu’indique un communiqué de l’ONG Global Witness, parvenu jeudi à radiookapi.net
Le dernier rapport du groupe d’experts soumis au Conseil de sécurité de l’Onu la semaine dernière contient de nouveaux éléments de preuve détaillés sur les réseaux internationaux du commerce de minerais sur lesquels s’appuient des groupes armés congolais pour assurer une part importante de leur financement, selon le communiqué de Global Witness.
La même source cite des entreprises de transformation des minerais comme Thailand Smelting and Refining Company (THAISARCO) – qui fait partie d’AMC, un groupe britannique spécialisé dans les métaux – et Malaysian Smelting Corporation (MSC). D’après ce communiqué, ces compagnies sont accusées par le groupe d’experts de s’approvisionner auprès de fournisseurs qui entretiennent des liens avec certains des groupes armés les plus violents.
rn«AMC et MSC font partie des délinquants d’habitude », affirme le directeur de campagnes de Global Witness, Gavin Hayman. « Elles ont figuré à plusieurs reprises dans les rapports du groupe d’experts et de Global Witness, mais continuent de faire appel à des fournisseurs et à des intermédiaires qui s’approvisionnent dans les mines contrôlées par des groupes armés », a-t-il poursuivi.
rnLes groupes armés impliqués dans le commerce illicite de minerais sont notamment les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), indique Global Witness. Concernant le CNDP, ajoute le communiqué, bien qu’ayant officiellement rejoint les rangs de l’armée nationale congolaise début 2009, cet ex-mouvement rebelle conserve nombre de ses anciennes structures de commandement. Il a étendu son contrôle sur les régions minières depuis l’intégration de ses forces à l’armée. Des unités de l’armée congolaise dirigées par d’anciens commandants du CNDP se sont emparées des sites miniers auparavant occupés par les FLDR et les ont exploités, selon la même source.
rnGlobal Witness appelle les Etats membres de l’Onu à demander que les entreprises et individus cités dans les différents rapports du groupe d’experts, en raison de leurs achats de minerais du conflit, soient inclus dans la liste des sanctions de l’Onu. Des sanctions devraient aussi être imposées aux directeurs des principales sociétés d’exportation de minerais congolais qui sont cités dans le rapport.
rn« Il est choquant de constater que les Etats membres n’ont toujours pas pris de mesures efficaces pour éliminer le financement que les groupes armés dégagent du commerce de minerais », s’indigne Gavin Hayman. « A ce jour, aucune entreprise, aucun commerçant en minerais et aucun responsable de leur transformation n’apparaît sur la liste des sanctions de l’Onu, malgré une myriade d’éléments qui prouvent que leurs activités contribuent à maintenir en vie des groupes armés. Les preuves accablantes figurant dans le dernier rapport du groupe d’experts devraient désormais contraindre les Etats à agir», conclut le directeur de campagnes de Global Witness.