Les travailleurs de la Société Nationale des Chemin de Fer du Congo, SNCC, sont descendus jeudi dans les rues de Lubumbashi au Katanga. Ils revendiquaient le retour de Patrick Claes administrateur délégué général de cette société. Pour exprimer leur mécontentement ils ont décidé d’arrêter le travail jusqu’à avoir gain de cause.
Partis des installations de la SNCC, les manifestants sont dirigés vers le gouvernorat. Là, ils expliqué les raisons de leur marche à l’autorité provinciale. Celle-ci a indiqué qu’elle a reçu de M. Claes un texte dans lequel ce dernier lui signifiait sa démission sans trop de précisions. Toutefois, le gouverneur Moïse Katumbi leur a promis qu’il va contacter les autorités de Kinshasa pour en savoir plus.
Entre temps, la délégation syndicale s’est réunie et a pris la décision d’observer un arrêt de travail sur tout le réseau de la SNCC. C’est bien ce qu’explique Umba Ilunga, président national de la délégation syndicale et représentant du personnel au comité de gestion : « Nous demandons le retour immédiat de M. Claes. Qu’il vienne ne fût-ce que nous dire au revoir s’il a des problèmes. S’il est malade, qu’il vienne nous dire qu’il est souffrant et qu’on lui laisse le temps d’aller se faire soigner. Mais nous savons qu’il n’est pas malade ». Les effets de cette décision d’arrêt de travail se font déjà sentir. Le train à destination de Dilolo prévu pour jeudi a été annulé.
Pour rappel, M. Claes est à la tête de la SNCC depuis la dernière mise en place opérée par la ministre du Portefeuille après avis du Copirep. Son arrivée a suscité beaucoup d’espoir auprès des travailleurs. Ces derniers espéraient voir leurs conditions de travail améliorées ainsi que le paiement des arriérés de salaires entamé.
Arrêt de travail également de plus de 400 cheminots depuis hier à la SNCC/ Kindu au Maniema. Ces cheminots s’insurgent également contre la démission de M. Claes, directeur général de la SNCC. Ils voient ainsi s’envoler, tous les espoirs nés de la régularité des trains, et même de la paie des agents restés plusieurs années impayés pendant les quelques mois prestés par Class. rnArrêt de travail également de plus de 400 cheminots depuis jeudi à la SNCC/ Kindu au Maniema. Ces cheminots s’insurgent également contre la démission de monsieur Claes. Ils voient ainsi s’envoler, tous les espoirs nés de la régularité des trains, et même de la paie des agents restés plusieurs années impayés pendant les quelques mois rnDans une interview à radiookapi.net, Eric Peiffer, patron du groupe Vecturis, a rassuré que sa maison continuera le processus de stabilisation de la SNCC. Et malgré l’intention de Patrick Claes de se retirer de la gestion quotidienne de cette entreprise. Vecturis a déjà proposé un nom pour remplacer Claes depuis mardi. Mais c’est maintenant le Comité de pilotage pour la reforme des entreprises publiques, Copirep, qui n’accepte pas le départ du patron de l’ex-Sizarail, Société inter-régionale zaïroise de rail. rnLe Copirep demande à Patrick Claes de regagner son poste à la SNCC dans le meilleur délai en attendant les concertations.
Des concertations approfondies entre Vecturis et le gouvernement auraient dû précéder ce retrait pour éviter les remous sociaux.
Dans une lettre réponse au groupe belge, Ilunga Ilunkamba dit clairement qu’il ne marque pas son accord à ce départ. S’il ne s’agit-il pas d’une stratégie pour calmer les agents, la lettre est ferme et le départ de Claes pourrait entraîner une modification du contrat signé entre Vecturis et Copirep.
Et lui, Ilunga Ilunkamba n’est pas prêt à l’accepter présentement.
Les problèmes personnels qui ont justifié la décision de Patrick Claes sont en clair des problèmes de santé. De Bruxelles jeudi, Eric Peiffer, patron de Vecturis l’a confirmé a radiookapi.net. Bien qu’en retrait, Patrick Claes compte se charger des relations avec les bailleurs et travailler pour l’amélioration du réseau SNCC avec l’extérieur.
Pour Vecturis, c’est mieux d’effectuer le changement en ce moment qu’en plein programme. Mais le débat ne devrait pas concerner un homme, c’est la vie de toute une entreprise qui compte. Sur ce point, le gouvernement et le groupe Vecturis sont d’accord.
La ministère de portefeuille appelle les agents SNCC au calme et à la discipline. Pour Jeanine Mabunda, ce n’est pas au moment où cette entreprise se relance qu’il faut décourager sa clientèle. « Il n’y a pas de justification à la panique » estime la ministre.
La grève s’étend à BukavurnLes agents de la société nationale des chemins de fer, bureau de Bukavu sont en grève depuis ce vendredi matin. Selon leur délégué syndical, Bisimwa Manyanya, ils solidarisent avec leurs collègues de Lubumbashi qui réclamant la réhabilitation dans ses fonctions de l’ADG Patrick Claes. Les grévistes disent craindre une mauvaise gestion et une chasse à l’homme au sein de ce service étatique après le départ du Belge. Contacté, le directeur provincial de cette société dit respecter pour l’instant la décision de la délégation syndicale. La SNCC/Kivu emploie quelques 450 agents, repartis à Bukavu, Goma et à Uvira.
A Goma, ces agents observent depuis ce venrdedi matin un arrêt de travail. Les activités portuaires sont paralysées et les bureaux restent fermés. Selon des sources syndicales, ces agents emboitent le mouvement de leurs collègues d’autres secteurs de SNCC à travers le pays.
A Mwene Ditu, les agents manifestent devant la mairiernAu Kasai-Oriental , les agents de la SNCC aussi manifestent en ce moment dans la ville ferroviaire de MueneDitu, à 130Km de Mbuji Mayi. Ils réclament le retour aux affaires de leur ADG, mais aussi le paiement de trois mois des arriérés de salaire afin de faire face à la rentrée scolaire en cours. Ils disent non au retour de ce qu’ils appellent mauvais gestionnaires au sein de l’entreprise. Pendant ce temps, le travail est aux arrêts et les installations de la SNCC/Muene Ditu sont désertes. Plus de 200 manifestants sont en ce moment devant la mairie de la ville Conséquences, plusieurs marchandises sont bloques sur la voie.