Les opérateurs économiques du secteur minier tirent la sonnette d’alarme: ils n’ont plus exporté un seul kilo de cassitérite depuis un mois maintenant, alors que plus de 1 000 tonnes de produits miniers traînent dans leurs entrepôts, pour une valeur d’au moins 14 millions de dollars américains. Tout cela, disent-ils, à cause d’une augmentation exponentielle de la nouvelle mercuriale imposée par l’OFIDA office des douanes et accises, indique radiookapi.net
La nouvelle mercuriale fixe la valeur à l’exportation pour la cassitérite à 14 dollars américains le kilo, contre 4 dollars seulement il y a quelques jours, soit une augmentation de 350%. Pour la corporation des opérateurs économiques du secteur minier du Nord-Kivu, il devient impossible, dans ces conditions, de continuer à travailler. Jonas Sebatunzi, secrétaire de la corporation : « Nous sommes tellement surtaxé que notre marge bénèficiaire d’aujourd’hui est de 12% lorsqu’on prend la valeur d’exportation de 4 dollards. Lorsqu’on a fait passé de 14, vous comprenez qu’on ne peut plus s’en sortir »
Pourtant, une mesure du Gouverneur de province, datée du 23 juillet dernier, instruit l’OFIDA, la DGRAD et l’OCC notamment de surseoir à l’application de cette nouvelle mercuriale pendant un mois encore, en vue de permettre l’évacuation des produits miniers en souffrance d’exportation, et à l’autorité provinciale d’entamer des négociations avec le pouvoir central. Mais rien n’y fait!rnLe directeur provincial de l’OFIDA, de son côté, n’a pas souhaité faire un quelconque commentaire sur ce dossier.
Les opérateurs économiques du secteur minier du Nord-Kivu ont annoncé mardi à la presse, la suspension de toute activité dans leur secteur, et cela jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée. Une situation qui, si elle perdure, ajoutent-ils, les placerait dans l’obligation de mettre tous leurs personnels en congé technique.
Le Nord-Kivu compte actuellement 28 comptoirs d’achat de minerais installés à Goma. Leurs exportations constituent la 2ème source de revenus dans la province. Et l’activité minière fait vivre, directement ou indirectement, 3 000 personnes dans la région.