Des affrontements ont opposés mercredi l’armée congolaise de la 6ème brigade intégrée aux combattants FDLR à Mugogo, Rugarama et Kinyandoni, des localités situées au Nord-Est du chef lieu du Rutshuru. Bilan de ces affrontements 6 morts et 14 blessés parmi les déplacés du camp de Kinyandoni, selon des sources militaires sur place, indique radiookapi.net
Pendant plus de 4 heures, soit de 9 heures à 13 heures locales les FARDC se sont affrontés avec des combattants FDLR dans la région de Kinyandoni, Rugarama et Mugogo. D’après des responsables militaires de la 6ème brigade intégrée, les combats ont commencé alors qu’ils progressaient pour reprendre le contrôle des localités de Mugogo et Rugarama à plus de 30 km au Nord-Est, du chef lieu du territoire de Rutshuru. Selon la même source, les FARDC avaient réussi à déloger des FDLR dans les positions qu’ils occupaient auparavant et où ils commentaient plusieurs exactions à l’endroit des populations civiles.
C’est à la suite de cette intervention, en représailles, les FDLR qui étaient en débandade sont allé s’attaquer aux milliers des déplacés de Kinyandoni à 9 km de la cité Kiwanja, tuant au passage 6 personnes et blessant 14 autres.
Selon le témoignage d’un rescapé, les déplacés ont été surpris au moment où ils organisaient des opérations de vote pour élire un nouveau président du camp de Kinyandoni anglican : « Ils sont arrivés juste dans la salle de vote. Les FDLR ont commencé à tirer sans nous aviser. Ce sont les deplacés qui ont été des victimes. Eux qui étaient de votants qui sortaient de la salle, ce sont eux qui ont reçu des coups de balles en cours de route, il y a eu des morts », explique t-il.
La porte parole de la Monuc à Goma condamne fermement cet acte, qu’elle qualifie de crime de guerre.
A l’heure qu’il est, le calme est revenu dans la zone où se sont déroulées les combats. Les éléments de la 6ème brigade intégrée et les casques bleus de la Monuc se sont déployés à Kinyandoni. Les déplacés qui ont fui le camp ont commencé à regagner leur site.
Il existe 2 camps de déplacés à Kinyandoni. L’un appelé camp Kinyandoni catholique abritant plus 2 800 ménages, l’autre, Kinyandoni anglican avec 1800 ménages. Tous ces ménages y sont installés depuis décembre 2006, suite à l’insécurité dans leurs villages respectifs.
réaction d’ Alan Doss, Roeland Van De Geer et de Tim Shortley
Alan Doss, Roeland Van De Geer et Tim Shortley, respectivement Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’Onu en RDC , Représentant Spécial de l’Union Européenne pour les Grands Lacs et Conseiller du Département d’État des États-Unis d’Amérique pour les Grands lacs, condamnent dans un communiqué commun avec la plus grande fermeté le dernier acte qu’ils qualifient de terroriste, perpétré par des rebelles rwandais des FDLR à l’encontre de civils du camp de déplacés de Kinyandonyi, à quelque 70 kilomètres au nord de Goma, au Nord Kivu.
Allan Doss qui achève sa visite à Goma, reste optimiste quant à l’évolution positive du processus de paix engagé en RDC : « L’attaque des civiles, surtout des réfugiés, des personnes déplacées constitue un crime de guerre. Je pense que tous ceux qui sont responsables doivent être au courant de leur responsabilité. Déjà, je peux dire que pour nous les Nations Unies, c’est tout à fait inacceptable que des telles choses se produisent surtout au moment où on fait tout. Le gouvernement de la RDC est là pour justement résoudre ce problème ; convaincre, aider le désarmement de ces groupes armés. J’espère que ce n’était pas un effort de déranger ce processus parce que nous allons continuer. Les éléments récalcitrants doivent se rendre compte qu’ils ne doivent pas rester sur place en train de terroriser la population congolaise sans qu’il y ait des réponses ».