RDC : le 1er mai fêté sur fond des revendications sociales

C’est sous le signe de la précarité et des revendications salariales que la fête du 1er mai a été célébrée dans certaines provinces du pays. A Kindu (Maniema) comme à Mbandaka (Equateur), les voix se sont élevées pour dénoncer la précarité du travailleur congolais et pour réclamer l’amélioration des conditions salariales du fonctionnaire de l’Etat, a noté radiookapi.net

Au cours de la cérémonie organisée au chef-lieu du Maniema, des syndicalistes ont déploré le non respect par le gouvernement du barème de Mbudi (Ndlr : Mbudi est le nom d’un quartier périphérique de la ville de Kinshasa, dans la commune de Mont Ngafula où furent menées les négociations salariales entre le gouvernement et les syndicats en février 2004 et à l’issue desquelles le salaire du huissier était fixé à 208 dollars américains). C’est au rythme de la fanfare kimbanguiste que des milliers de fonctionnaires de l’Etat, de travailleurs des entreprises privées et paraétatiques ont commémoré la journée internationale du travail. Tous étaient contents de participer à cette manifestation.

Martin Nzogu Mulamba Ntumba, chef de division provinciale du travail a trouvé dans cette cérémonie un souvenir mémorial. «Il (ce souvenir) marque non seulement la mort des ouvriers mais aussi la victoire de ces derniers sur le patronat car l’horaire de travail modifié par les ouvriers reste d’application aujourd’hui dans le monde du travail. C’est là même l’origine de la formation syndicale… », a-t-il affirmé.

Interrogé sur les conditions salariales des travailleurs, le syndicaliste Awazi de la Lutte ouvrière invite le gouvernement au respect de ses engagements, notamment l’accord de Mbudi.

Au cours de cette cérémonie, certaines entreprises privées ont été représentées par leurs syndicalistes. La manifestation s’est clôturée avec des réjouissances au dancing Véro Beach.

A Mbandaka, cette journée a été marquée par un grand défilé des masses laborieuses au stade Bakusu. Fonctionnaires et travailleurs des secteurs privé et informel ont répondu nombreux à ce rendez-vous.

C’était aussi l’occasion pour le secrétaire provincial de l’UNTC(Union nationale des Travailleurs du Congo/Equateur) de dénoncer des cas d’impaiement des agents et fonctionnaires de l’Etat dans la province alors que des reliquats sont enregistrés à la fin de chaque paie.

Parlant des litiges salariaux enregistrés l’année passée à travers les districts de la province et de l’insuffisance de l’enveloppe de paie, Jean Bateka a dit que cette insuffisance n’avait pas de raison d’être. Il a soutenu qu’à la fin de chaque paie, les comptables reprenaient de l’argent avec mention «reliquats salaires ». «Pourquoi peut-on parler des reliquats alors que tous les agents ne sont pas payés? Nous continuons à enregistrer des doléances des retraités, surtout ceux de l’intérieur qui n’ont pas été payés pendant la période de guerre. Tout cela occasionne le détournement des salaires du personnel», a-t-il indiqué.

De son côté, le gouverneur de province qui présidait le défilé a, dans son mot de circonstance, demandé des preuves d’un tel détournement avant de décider l’ouverture d’une enquête.