La situation politique et
militaire à Bukavu était hier mardi au centre des débats à la plénière de l’Assemblée
nationale. Les députés n’ont pas poursuivi l’ adoption de la loi sur l’ armée. Ils ont plutôt
adressé une série de recommandations au Conseil de sécurité et aux institutions de la
transition en rapport avec la situation de Bukavu.
Au Conseil de sécurité, la chambre basse du
Parlement demande le renforcement de la Monuc en troupes et équipements afin de l’aider à mieux appliquer le
chapitre 7 de la Charte des Nations Unies. Ils recommandent à la communauté internationale de matérialiser
l’opération Artémis II à l’Est du pays.
Au gouvernement de transition , les députés demandent
d’accélerer le brassage des troupes dans le cadre du processus DDR et l’étude de la question du rapatriement
des soldats congolais en exil, notamment les ex- FAZ (Forces Armées Zaïroises), tout comme ils exigent des
sanctions à l’endroit des officiers mutins de Bukavu et Goma.
L’Assemblée nationale devra pour sa
part accélérer l’adoption de la loi sur l’armée afin de faciliter au chef de l’Etat la convocation du Conseil
supérieur de la défense. Concernant cette loi, les députés n’ont adopté à ce jour que dix articles sur les
134 que comporte le texte, soit une moyenne de cinq articles par plénière.
D’aucuns pensent qu’à
ce rythme, l’adoption de la loi sur l’armée qui comprend une centaine d’articles et pour laquelle on a
enregistré plus de 500 propositions d’amendement pourrait s’étendre sur des semaines. Ce qui n’arrange
pas les choses, au regard de l’urgence que représente la situation militaire de l’heure. Interrogé à
ce sujet, le rapporteur de l’Assemblée nationale explique cette lenteur par le souci de mieux
faire.