L’ASBL Congo action pour une diplomatie agissante (CADA) demande au gouvernement de fournir des explications et de clarifier le contenu de la déclaration de principes signée le vendredi 25 avril dernier à Washington, entre la RDC et le Rwanda, sous l’égide des États-Unis.
Dans un communiqué publié le lundi 28 avril, Éric Kamba, coordonnateur de la structure, estime que plusieurs aspects de cet accord soulèvent des interrogations et des inquiétudes parmi la population congolaise. Selon le CADA, de nombreux Congolais sont irrités par le fait que la déclaration évoque la paix sans aborder explicitement les crimes de guerre, les viols massifs et les massacres documentés par les Nations unies, et qu’aucun mécanisme de réparation n’est envisagé.
Par ailleurs, l’organisation ne comprend pas comment il est possible de lutter contre les groupes armés sans mentionner, par exemple, le rôle du Rwanda, dont le retrait des troupes de la RDC a été exigé dans le soutien au M23.
Le communiqué précise : « De ce qui précède, le CADA estime que le gouvernement congolais a le devoir d’éclaircir les zones d’ombre qui jettent le trouble sur la déclaration de principes, sans pour autant dévoiler ses stratégies pour les prochaines négociations. Ceci, alors même qu’un partage des ressources stratégiques au profit d’investisseurs américains se profile, sous couvert d’intégration régionale. »
L’organisation souligne que les parties n’en sont qu’au stade des principes, qui ne constituent pas en soi un accord, mais plutôt une énumération de règles généralement reconnues en droit international. Elle invite ainsi les négociateurs congolais à garder la tête froide et à prendre en compte toutes les réserves exprimées par leurs compatriotes afin d’aboutir à un accord reflétant leurs attentes.
Notes sur la déclaration de principes
La déclaration de principes signée à Washington engage la RDC et le Rwanda à respecter mutuellement leur souveraineté et leurs frontières, à s’abstenir de toute ingérence dans les affaires internes de l’autre, à cesser tout soutien aux groupes armés, à favoriser le retour des réfugiés et à promouvoir l’intégration économique régionale.
Cependant, plusieurs analystes et membres de la société civile de la RDC, soulignent que le texte ne mentionne pas explicitement les responsabilités dans les crimes commis dans l’Est de la RDC, ni les mécanismes de justice ou de réparation, ce qui alimente les inquiétudes d’une partie de l’opinion congolaise.