Kinshasa maintient l'envoi de délégués à Luanda malgré le boycott du M23

La porte-parole du chef de l’État congolais, Tina Salama, a confirmé lundi 17 mars dans la soirée que le gouvernement maintenait l’envoi d’une délégation à Luanda, en Angola, pour négociations de paix prévues ce mardi 18 mars sous la médiation du président angolais Joao Lourenço. Cette annonce intervient malgré le boycott annoncé par les rebelles de l’Alliance fleuve Congo (AFC/M23) lundi soir.

« La délégation de la RDC répondra bel et bien à l’invitation du médiateur, le président Lourenço, à Luanda ce mardi », a déclaré Tina Salama à l’Agence congolaise de presse.

Ces pourparlers, initialement prévus pour réunir le gouvernement congolais et les rebelles du M23, visaient à trouver une solution pacifique à la crise sécuritaire qui secoue l’est de la RDC.

Dans un communiqué publié lundi, l’Alliance fleuve Congo (AFC/M23) a annoncé qu’elle ne participerait plus aux discussions de Luanda. Le mouvement rebelle a justifié son retrait en dénonçant les sanctions décrétées par l’Union européenne contre plusieurs de ses dirigeants.
« Les sanctions successives imposées à nos membres, y compris celles adoptées à la veille des discussions de Luanda, compromettent gravement le dialogue direct et empêchent toute avancée », peut-on lire dans le communiqué consulté par Radio Okapi.

Un revirement de dernière minute

Plus tôt dans la journée de lundi, le M23 avait pourtant confirmé sa participation aux pourparlers, précisant même qu’il comptait aligner cinq délégués. Ce revirement intervient après l’annonce, ce même lundi, de sanctions de l’Union européenne contre plusieurs leaders de ce groupe armé, actif dans l’est de la RDC et soutenu par l’armée rwandaise.

Parmi les personnalités visées par ces sanctions figurent Bertrand Bisimwa, chef de l’aile politique du M23, Jean Bahati Musanga, « gouverneur » du Nord-Kivu nommé par la rébellion, Désiré Rukomera, responsable du recrutement et de la propagande, ainsi que Jean-Bosco Nzabonimpa, chef adjoint des finances du mouvement rebelle. Les mêmes sanctions ciblent des officiers rwandais qui coordonnent les opérations dans l’Est de la RDC en appui aux rebelles du M23, ainsi qu'une entreprise rwandaise soupçonnée de raffiner et d'exporter l'or extrait illégalement dans les zones occupées par les rebelles du M23 dans l'Est de la RDC.

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