64 ans après l’assassinat de Patrice Lumumba : sa lutte reste « inachevée » estiment des acteurs sociaux de Beni

Ce 17 janvier 2025 marque le 64e anniversaire de l’assassinat de Patrice Emery Lumumba, premier Premier ministre de la République démocratique du Congo et figure emblématique de la lutte pour l’indépendance. À Beni, dans la province du Nord-Kivu, des acteurs sociaux estiment que la lutte pour une indépendance totale du pays reste inachevée. Ils appellent à un éveil patriotique des Congolais pour poursuivre cet objectif.

Benjamin Asimoni, coordonnateur de l’ONG Jeunes patriotes pour la consolidation de la paix (JPCP), basée à Beni, considère que les Congolais n’étaient pas suffisamment préparés à diriger le pays au moment de l’indépendance. Selon lui, cette situation a entraîné des répercussions sur la gouvernance nationale :

« C’était opportun de réclamer l’indépendance, mais les procédés n’étaient pas vraiment complets parce que les Congolais n’étaient pas prêts pour diriger. Cela fait que la gouvernance de notre pays échappe toujours à la notion de planification. Tout parvient à nous surprendre. Lumumba nous a fait accéder à l’indépendance, mais il nous a rappelé que nous devons nous battre pour notre indépendance. »

Une date de réflexion, pas seulement de commémoration

Fabrice Mulwahali, un autre acteur de la société civile, partage un avis similaire. Il regrette que la date du 17 janvier soit principalement commémorative, alors qu’elle devrait être une occasion de réflexion sur la lutte menée par Patrice Lumumba :

« Aujourd’hui, 64 ans après, on continue à commémorer. Sa lutte a été inachevée parce qu’il n’a jamais eu de bons successeurs capables de concrétiser sa pensée politique et sa vision d’un grand Congo. C’est resté une date de commémoration tout court, ce qui est déplorable. On aurait bien aimé qu’il y ait autant de Lumumba capables de pérenniser cette lutte et de la transformer en une réalité vécue. »

Le 17 janvier 1961, Patrice Lumumba, leader de l’indépendance congolaise et premier Premier ministre démocratiquement élu, était assassiné. Son combat pour la souveraineté et la dignité du peuple congolais continue de résonner dans les esprits, mais les défis qu’il avait identifiés restent d’actualité.

 

Lire aussi sur radiookapi.net: