Les agents et fonctionnaires de l’Etat de la République démocratique du Congo seront, désormais, payés avant le 28ème jour de chaque mois, rapporte une dépêche de l’Agence congolaise de presse (ACP) du vendredi 21 juin.
« Sur ordre du ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde, le paiement des salaires des agents et fonctionnaires de l’Etat connaîtra désormais une régularité historique. Il interviendra avant le 28 ème jour de chaque mois », a déclaré Yannick Isasi, président intérimaire du comité de suivi de la paie.
Cette nouvelle politique salariale qui entre en vigueur, dès ce mois de juin, a été portée à la connaissance des responsables des principales banques commerciales, de l’Organisation de défense et de gestion (ODG), du Budget, de la Fonction publique, des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ainsi que du service du contrôle et de paie des enseignants (SECOPE).
« Les salaires pourront être versés dans les comptes individuels des agents et fonctionnaires de l’Etat à partir du 25ème jour du mois, grâce à la nouvelle stratégie d’affectation des ressources mise en place par l’argentier national», a indiqué le président intérimaire du comité de suivi de la paie.
Selon Yannick Isasi, cette politique rentre dans l’esprit des engagements pris par le ministre des Finances, lors de sa prise de fonction et marque une étape importante dans la gestion des finances publiques en RDC. Il est à noter que les fonds nécessaires ont été mis à la disposition par la Banque centrale du Congo, depuis le 10 juin, permettant ainsi aux agents de l’Etat, y compris des FARDC et les policiers, de percevoir leurs salaires au plus tôt que prévu.
Des perturbations décriées
Depuis le mois de mars 2023, les fonctionnaires dénoncent la perturbation des dates de perception de leur salaire. Certains agents de l’Etat avaient touché, pour ce mois de mars, leurs salaires après le 13 avril.
Ce salaire servi en retard perturbe la vie quotidienne de nombreux foyers des fonctionnaires lorsqu’ils doivent honorer les engagements à la fin du mois.
Le ministère des Finances avait expliqué ce retard par les dépenses exceptionnelles liées surtout à la situation sécuritaire dans l’Est du pays.
Mais pour des experts interrogés par Radio Okapi, que cette problématique relève d’une mauvaise gestion des finances publiques avec des dépenses mal hiérarchisées.
« Vous devez regarder les autres dépenses de fonctionnement qui ne sont pas importantes et qu’il faudrait réduire. C’est toujours dans ce sens qu’on dit qu’il faut réduire le train de vie de l’Etat par exemple, on peut suspendre certaines missions de service. On ne fait que des missions qui sont importantes. On peut aussi geler ou reporter d’autres dépenses d’investissements dès lors qu’on sait qu’il n’y aura pas d’incidence directe sur la croissance ou la vie des populations », avait recommandé Lems Kamwanya, économiste.