Les avocats des présumés assaillants de la tentative du coup d'Etat manqué du 19 mai à Kinshasa ont plaidé, à l'audience publique du vendredi 14 juin devant le tribunal militaire à la prison de Ndolo, pour l'annulation pure et simple de tous les procès-verbaux établis lors de l'instruction pré-juridictionnelle.
La défense a soulevé des exceptions qui remettent en cause la procédure judiciaire, entamée au niveau des services de renseignements militaires jusqu'à l’Auditorat général des FARDC.
Tous les prévenus doivent être remis en liberté provisoire et l'instruction reprendre à zéro, car elle a été biaisée, selon les avocats des prévenus.
Ils demandent au tribunal la restitution de tous les biens des prévenus confisqués, tels que les téléphones.
S'agissant de certains prévenus, comme l'Américain Zalman, son mémoire se fonde sur l'article 18 de la Constitution qui dispose que toute personne arrêtée doit être immédiatement informée des faits qui lui sont reprochés. Il doit être aussi entendu dans la langue qu'il comprend.
Or, ses avocats estiment que l'Officier de police judiciaire (OPJ) qui l'a auditionné n'a pas respecté cette procédure. Il s'est autoproclamé interprète et leur client ne comprenait rien de leur conversation ; l'anglais de l'OPJ étant boiteux, d'après les avocats.
Une dizaine d'autres prévenus demandent leur liberté provisoire, rejetant en même temps la compétence du tribunal militaire de juger des civils.
La demande similaire a été formulée pour les prévenus Kele Mwela, Canadien, et Jean-Jacques Wondo, Belge. Le premier a montré aux juges les plaies des tortures physiques dont il avait été victime lors de sa détention au cachot de l'ex-DEMIAP. Il veut en être soigné.
Le second, compte tenu de sa notoriété d'expert militaire, arguent ses avocats, sa fuite ne serait pas à craindre s'il bénéficiait d'une liberté provisoire, afin de lui permettre d'être en contact avec son médecin traitant.