Au moins 175 ménages de déplacés sont gérés par des mineurs au camp des déplacés de Don Bosco, situé au Nord de la ville de Goma (Nord-Kivu).
Ces enfants qui assument les responsabilités de chefs des familles sont soit orphelins ayant fui la guerre avec leurs cadets, soit ceux dont les parents sont morts dans les camps de déplacés et d’autres ayant perdu le contact avec leurs parents en fuyant.
Selon des sources locales, dans ces familles, les aînés encadrent leurs cadets.
Une responsabilité difficile à assumer dans un contexte de déplacement.
« Je lave mes petits frères, les habilles et à la fin de la journée je leur prépare à manger », a expliqué Francine Gasore, âgée de 14 ans et responsable de ses trois cadets.
Entre la douche le matin, et le repas du soir, elle pense à tout ce qui manque à ses cadets et essaie d’y répondre. Mais elle est dépassée.
« Nous sommes là, nous sortons du camp pour aller demander à manger. Lorsque les gens de bonne volonté nous donnent, nous venons préparer. Nous n’avons pas d’habits, nous n’avons pas de parents. Si vous avez quelque chose pour nous aider, venez », a-elle poursuivi.
Selon les responsables du camp de déplacés Don Bosco, ces ménages dirigés par les enfants mineurs sont une priorité lors des distributions de l’aide humanitaire.
Malgré cette attention particulière, la situation des enfants déplacés chefs de ménages n’est pas facile.
Kizito Magayane, vice-président de ce site, pense qu’il faut que la paix revienne pour éviter aux enfants de supporter des responsabilités qui les dépassent :
« Vous savez qu’à l’âge de 12 ans, 14ans et de 16ans, être responsable de ses petits frères, de ses petites sœurs, ce n’est pas une vie facile. Donc, l’idéal, c’était de regagner nos villages ou la grande famille élargie peut prendre notre responsabilité ».