Après le désistement de sept candidats président de la République, 18 autres sont attendus, ce mercredi 20 décembre, face à Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession.
Au cours de cette journée-là, près de 44 millions d'électeurs, sur une population d'environ 100 millions d'habitants, vont les départager.
Le même jour, les électeurs voteront simultanément les candidats députés nationaux et provinciaux ainsi que les conseillers communaux.
De nombreux candidats sont allés jusqu’au bout de la campagne électorale, clôturée ce lundi, en vue de persuader les électeurs.
Comme le candidat président numéro 20, Félix Tshisekedi a bouclé sa campagne par un meeting populaire au terrain Sainte Thérèse de Ndjili à Kinshasa devant une foule qui l’attendait depuis le matin.
Alors que Martin Fayulu Madidi, le candidat numéro 21, a tenu ce lundi un meeting à Lodja dans la province du Sankuru avant de se rendre à Kabinda dans la province de Lomami pour clôturer sa campagne.
De son côté Moise Katumbi, le candidat numéro 3 attendu le même jour à Kananga après l’étape de Lubumbashi ne s’y est plus rendu.
Par ailleurs, le candidat numéro 24, Adolphe Muzitu s’est à son tour adressé à la population de Lubumbashi ce lundi avant de s’envoler pour Kikwit, son fief électoral où il va même voter.
Seule candidate femme restée en lice, Marie-Josée Ifoku, a dépêché son équipe à Bukavu pour procéder à la campagne de proximité, apprend-on des sources proches de la candidate numéro 9.
Le pasteur Aggrey Ngalasi, le numéro 16 s’est exprimé le dimanche à la population de Ndjili. Alors que le candidat numéro 15, a dans une communication faite, Dr Mukwege dit maintenir sa candidature pour user de son titre de prix Nobel de la Paix pour une paix totale en RDC.
Les challengers face à Tshisekedi
A la présidentielle, élection à un seul tour, le chef de l'Etat sortant, Félix Tshisekedi, 60 ans, brigue un second mandat de cinq ans face à une opposition morcelée, qui n'a pas su s'entendre sur un candidat commun. A un jour du vote et après plusieurs désistements, il reste 18 postulants en plus de Félix Tshisekedi.
Selon les analystes, Moïse Katumbi, riche homme d'affaires et ancien gouverneur de la province minière du Katanga (sud-est) fait figure de challenger numéro 1.
Il y a aussi Martin Fayulu, 67 ans, qui affirme que la victoire lui avait été volée à l'élection de 2018, et le Dr Denis Mukwege, 68 ans, prix Nobel de la paix en 2018 pour son action en faveur des femmes violées.
Respecté et connu dans le monde, mais novice en politique, Denis Mukwege s'est fait discret ces derniers jours.
Devant les Congolais, dont les deux tiers vivent sous le seuil de pauvreté en dépit des immenses richesses géologiques du pays, tous ont plus ou moins promis les mêmes choses : la paix, du travail, des routes, des écoles, des dispensaires...
Campagne sous tension
Déchirées, arrachées ou juste battues par la pluie, les affiches sont encore sur certains lieux de la capitale au lendemain de la fin de la campagne malgré la mise en garde de la CENI.
Dimanche 17 décembre, sur X (ex-Twitter), le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, assurait que le peuple congolais allait pouvoir « élire dans la paix et la sérénité ses nouveaux dirigeants ».
Au regard du passé politique violent de la RDC, où les élections de 2018, quoique très contestées, avaient marqué la première alternance pacifique, la campagne électorale s'est déroulée dans un calme relatif.
Mais Human Rights Watch a alerté le week-end dernier sur les violences électorales qui "risquent de compromettre la tenue du scrutin". Depuis début octobre, l'ONG dit avoir documenté des affrontements entre partisans de partis rivaux ayant conduit à "des agressions, des violences sexuelles et au moins un mort".
L'inquiétude est grande aussi au vu des "discours de haine" tenus pendant la campagne, qui augmentent les risques de violences entre communautés.
La cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a elle-même fait part sur X de sa "préoccupation" face à ce type de discours et à "l'escalade de la violence".
Le climat de la campagne a été empoisonné par la situation sécuritaire dans l'est du pays, qui connait un pic de tension depuis deux ans avec la résurgence d'une rébellion (le M23) soutenue par le Rwanda voisin.
Les combats se sont calmés depuis environ une semaine, mais les rebelles continuent d'occuper de vastes pans de territoire du Nord-Kivu, dans lesquels les habitants seront privés de vote.