Les pêcheurs de Kilomoni, dans le territoire d’Uvira(Sud-Kivu), ceux de Moliro dans le territoire de Moba,(Tanganyika) sont sensibilisés, depuis jeudi 11 mai, au strict respect de la fermeture temporaire du lac Tanganyika. Cette mesure est prescrite par la charte régionale signée par les Etats membres riverains du lac Tanganyika.
La sensibilisation de ces pêcheurs est menée par le superviseur national Centre-Nord pour le projet LATAFIMA, Muzumani Risasi.
En marge de la manifestation de contestation de cette mesure, jeudi, par les associations des pêcheurs d’Uvira, Muzumani Risasi a souligné que la fermeture temporaire du lac vise le repos biologique pour la reconstitution du stock halieutique du lac Tanganyika.
L’expert Muzumani Risasi a donné des détails concernant la surveillance dans les eaux du lac pendant la période de la fermeture de la pêche :
« Les quatre pays vont surveiller au même moment. Si vous vous faites attraper par les Tanzaniens, ils vont vous juger, selon la loi de leur pays. Et vos engins seront traités selon la loi Tanzanienne. Si vous vous faites attraper par les Burundais, ils vous amènent au Burundi, vous serez traités par la loi Burundaise, et ainsi de suite. La charte ne remplace pas la loi sur la pêche ».
Il a fait savoir qu’en plus de cette fermeture, d’autres mesures existent pour protéger au quotidien l’écosystème du lac.
En effet, la charte régionale a érigé en infraction les violations de certaines de ses dispositions. Elle prévoit des sanctions par la législation nationale pour non-respect des normes. C’est par exemple la capture des poissons de tailles inferieures aux tailles autorisées, le déversement de substances toxiques ou néfastes dans les eaux du lac Tanganyika ainsi que l’exercice d’une activité de pêche commerciale sans licence ou permis de pêche, a-t-il expliqué.
Par ailleurs, cet Ichtyologiste, chercheur au département de biologie du Centre de recherche en hydrobiologie (CRH), a rejeté en bloc les rumeurs qui font état de la présence de sept couches dans la profondeur des eaux du lac où les poissons seraient en train de mourir de vieillesse.
Pour lui, les poissons ne peuvent pas vivre au-delà de 100 mètres de profondeur des eaux à la suite du manque d’oxygène sur le Tanganyika.
Cet expert précise par ailleurs qu’à deux jours de l’entrée en vigueur de cette mesure de la charte, seule la Tanzanie n’a pas encore signifié officiellement à l’autorité du Lac Tanganyika, son accord de suspendre la pêche dans sa partie lacustre.