La Nouvelle société civile congolaise a lancé le mardi 2 mai, une pétition pour s’opposer à un quelconque audit du fichier électoral par les organisations internationales.
Pour son coordonnateur, Jonas Tshiombela, après trois cycles électoraux, la RDC est suffisamment mature pour organiser les élections sans le regard des organisations étrangères.
Il déconseille ainsi la Commission électorale nationale indépendante de faire auditer le fichier électoral par des organisations internationales, surtout pas l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Parlant particulièrement de l’OIF, il rappelle que cette organisation est actuellement en situation de conflit d’intérêt ; étant donné que la RDC accuse le Rwanda d’agression par le M23 interposé :
« La RDC est membre de l’OIF, mais cette organisation n’a jamais condamné l’agression contre la RDC. Est-ce que pour être membre de cette organisation, il faut auditer le fichier électoral, avec une personne qui a cogité la politique actuelle du Rwanda pour nous déstabiliser. Nous ne pouvons pas accepter cela. A ce stade, il est question de la souveraineté de ce pays et de la sécurité des Congolais ».
Le Congolais et ancien directeur à l’OIF, Umba Mabiala, n’est pas de cet avis. Selon lui, les Congolais ont certes le droit d’avoir des avis sur la marche de la nation, mais ils ne devraient pas s’inquiéter de la neutralité et du professionnalisme des auditeurs internationaux, qui sont toujours des experts indépendants.
« D’abord, nous devons faire confiance à notre structure, la CENI. Je crois qu’elle a un personnel qualifié qui veillera à ce que, quand nos collègues des organisations internationales, quand ils viennent qu’ils ne fassent pas n’importe quoi. En général, les experts que l’OIF envoie sur le terrain pour effectuer ce travail technique sont des experts indépendants, qui ne dépendent pas du bon vouloir du secrétaire général. Connaissant la manière dont les choses se passent, je n’ai pas d’inquiétude », a-t-il indiqué.
Selon lui, parfois, ce que les gens perçoivent comme l’ingérence, « ne l’est pas. Et parfois les choses ne sont pas comprises comme elles devraient l’être. Je voudrais aussi signaler que, la personne qui est le secrétaire général de l’OIF n’est pas au service de son pays, il est au service de l’ensemble des Etats membres ».