Les forces de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), opérant conjointement avec les FARDC basées à Masango et Maheta, ont détruit plus de cinq barrières érigées illégalement par des groupes armés et certains soldats des FARDC dans les hauts plateaux du territoire d’Uvira, au Sud-Kivu. Ces barrières servaient pour tracasser les populations civiles, ont rapporté mercredi 5 octobre des sources coutumières.
Au cours d'une patrouille conjointe au village Ruheshe dimanche dernier, les forces conjointes ont enlevé une barrière illégale érigée par les éléments des FARDC du 3301e bataillon basés dans la zone. Cette barrière servait, selon des sources locales, à harceler les passants civils.
Trois éléments FARDC retrouvés à cette barrière ont été interpellés. De retour de cette région ce mercredi, le chef de groupement de Bijombo, Amisi Tete, confirme que plusieurs autres barrières érigées par des miliciens et des bandits armés n’existent plus dans la zone sous contrôle des forces conjointes.
« Dans tous les hauts plateaux de la chefferie de Bafuliiru, où je me suis rendu, Maheta, Masango 1 et 2, et Rubuga, en tout cas toutes les communautés circulent librement. Toutes les barrières qui étaient érigées sur les chemins menant vers ces endroits-là ont été dégagées, notamment à Marimba, Rubarati, Kakuku, Maheta, Mikungubwe et Ruheshe. Les gens circulent librement. Même les porteurs d’armes illégaux ne sont plus visibles ».
Des rapports de la société civile locale font état de « la mort d’un bandit armé après avoir été torturé par les forces conjointes ». Ces dernières, selon la même source, l’ont surpris en train d’extorquer les piétons sur l’axe Maheta.
Démenti des FARDC
Réagissant à ce sujet, le porte-parole du secteur opérationnel Sokola 2 des FARDC au Sud-Kivu, lieutenant Marc Elongo, dit n’avoir pas eu connaissance d’un cas de violation des droits par ces forces conjointes. « Jusqu’à présent, personnellement, je n’ai pas encore des inquiétudes sur le terrain. Même les autorités politico administratives et les chefs coutumiers peuvent vous le confirmer », a-t-il affirmé à Radio Okapi.
Ces forces conjointes s’approchent en ce moment de Bijombo. Les habitants du camp de déplacés internes de Bijombo craignent déjà une éventuelle confrontation entre les forces de l'EAC et des éleveurs des bétails porteurs d’armes, les Twirwaneho, dont la présence est signalée dans la région.
Pour ces déplacés, en cas d’une confrontation armée, ils ne pourront plus continuer à mener leurs activités champêtres régulières dans la zone agricole d’Ishenge, à 8 kilomètres au nord-est de Bijombo.