Jason Stearns, directeur du Groupe d’études sur le Congo à l’Université de New York et ancien coordonnateur du Groupe d’experts de l’ONU en RDC, estime que la pression politique sur le Rwanda et les investigations sur le soutien de Kigali au M23 peuvent diminuer les menaces de ce mouvement rebelle.
Il s’exprime sur les enjeux des négociations de Luanda, débutées la semaine dernière entre la RDC et le Rwanda sous la direction du président angolais, Joao Lourenço.
« Le grand travail qui se fera ce n’est pas un travail en public, mais un travail en coulisses, un travail politique de pression surtout sur Kigali, un travail d’investigation pour démontrer le soutien de Kigali, peut-être aussi de Kampala au M23. Cette pression et ces investigations peuvent aider à diminuer le pouvoir et les menaces du M23 », explique Jason Stearns.
Il fait remarquer que même si Kigali nie son soutien au M23, les deux groupes partagent des revendications presqu’identiques :
« Chaque fois, le Rwanda insiste beaucoup sur la légitimité des griefs du M23 même s’il ne dit pas qu’il soutient le M23. C’est notamment la présence des réfugiés congolais, notamment les Tutsis qui sont au Rwanda et qui doivent rentrer en RDC, mais aussi la collaboration avec les FDLR ».
Il propose aussi de scruter en interne les faiblesses de l’armée congolaise et les résoudre.
Jason Stearns s’entretient avec Alain Irung:
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