« Ce ne sont pas les actions de la rue qui vont faire partir la MONUSCO », a affirmé le premier vice-président de la société civile de Butembo (Nord-Kivu), Van Germain Katsiwa. Il réagissait lundi 3 janvier à la vive tension qui a prévalu l’avant-midi dans la partie Nord de cette ville. En effet, des membres du groupe de pression « Parlement debout de Fourou » ont manifesté pour réclamer le départ de la mission onusienne.
« Ce n'est pas un secret dans la ville de Butembo, nous savons que tous les groupes de pression qui sont ici ont des représentants au niveau de l’Assemblée nationale. Et ces élus savent pertinemment que ce ne sont pas les actions de la rue qui vont faire partir la MONUSCO », a déclaré Van Germain Katsiwa.
Lors de leurs manifestations, les membres de ce mouvement avaient placé des barricades sur la voie publique depuis la nuit de dimanche 2 janvier dans la cellule Fourou, à l'entrée Nord de la ville. Les forces de l'ordre ont tout dégagé lundi 3 janvier dans l'avant midi en dispersant des attroupements des jeunes par des tirs de sommation.
Face à cette situation, la société civile urbaine appelle les représentants des groupes de pressions de Butembo à changer de méthodes, estimant que la paralysie des activités ne constitue qu'une autoflagellation.
« Ces élus ont donc intérêt à rééduquer leurs bases, et réorienter les actions, parce que lorsqu'on va demander à la population d'observer une journée ville morte, la MONUSCO va continuer à travailler en interne. Et nous, on sera en train de fragiliser notre économie et fragiliser notre programme scolaire et académique. Nous appelons ça une autoflagellation », a expliqué Van Germain Katsiwa.
Toutefois, il recommande à la MONUSCO de considérer les revendications de la population :
« Elle doit comprendre ce qu'on lui reproche et qu'est-ce qu'elle est en train de faire pour éviter ces reproches qui sont devenues récurrentes. Autre chose : c’est de vulgariser le plan de sortie. Dire à la population et au gouvernement quelles sont les étapes en cours d'exécution et on va finir par quoi. »