La situation humanitaire reste très explosive dans le territoire de Monkoto, dans le secteur de Bianga (Tshuapa), a annoncé le député national Célestin Engelemba jeudi 1er juillet à Radio Okapi.
D'après lui, plus de dix mille peuples autochtones restent toujours réfugiés dans la forêt, sans abris, ni soins de santé. Déjà, il y a de nombreux décès, faute d’accès aux soins de santé et aux produits manufacturiers.
En revanche, les bantous restés dans des villages ne peuvent, eux, accéder à leurs produits des champs. Ils ont peur d’être lynchés ou violés par des pygmées. Conséquence : des cas de malnutrition et de décès se sont aussi multipliés dans les villages.
Pourtant, plusieurs rapports, faits par ce parlementaire, la société civile et l’exécutif provincial, sont restés lettres mortes.
Célestin Engelemba accuse alors le pouvoir central et les humanitaires de pratiquer la politique des deux poids deux mesures, à l’égard de ces villageois en détresse :
"La population de Monkoto vit dans ce pays, la RDC. Ils ont aussi droit à un traitement comme les autres ! Pourquoi on n’agit pas ? Quand il y a eu quelque chose dans l’Est, c’est tout le monde qui est allé ! Je ne suis pas contre mes frères et sœurs de l’Est. La Tshuapa a fait quoi ? Le grand Equateur a fait quoi ? Donc, on ne sait pas pourquoi on ne veut pas intervenir. Quand il aura encore une tension, je sais qu’on va encore enterrer les gens comme on a fait la première fois".
Au mois de janvier dernier, des affrontements meurtriers ont opposé bantous et autochtones pygmées dans le territoire de Monkoto, en secteur de Bianga. Le bilan officiel de ces affrontements est de 13 morts. Mais des sources indépendantes parlent de 62 morts et 1.215 habitations incendiées, majoritairement côté pygmées.