Nord-Kivu : calme relatif après des manifestations contre l’insécurité à Butembo

Un calme relatif est observé depuis samedi 10 avril à Butembo, dans la province du Nord-Kivu. Contrairement aux cinq premiers jours des manifestations contre l’insécurité, quelques commerces ont ouvert au centre-ville, et la circulation reste fluide. A Butembo et Beni, les organisations citoyennes ont décrété 10 jours sans activités pour décrier les massacres de Beni et exiger le départ de la MONUSCO.

Vendredi 9 avril, une vive tension a été visible dans le village de Furu. Un manifestant est décédé, après avoir été tué par un policier.

Pour protester contre ce meurtre, les manifestants avaient érigé quelques barricades dans certains coins de la ville, notamment à Furu où des pneus ont été brulés et des arbres abattus sur la voie publique.

Ces barricades ont été levées par les services de sécurité. Le commandant urbain de la Police nationale congolaise (PNC), le Commissaire Supérieur Polongoma, affirme que le policier accusé d’avoir tiré sur la victime vendredi est aux arrêts à l’auditorat militaire et sera fixé sur son sort après les enquêtes.

Il indique que le calme est rétabli dans tous les coins de la ville, même si les forces de l’ordre sont toujours aux aguets.

Le Commissaire Supérieur Polongoma a appelé les manifestants à la discipline.

Même appel du côté du maire de la ville de Butembo, Sylvain Kanyamanda. Il appelle ses administrés au respect de l’autorité établie.

« Les gens ne doivent pas nous tenir rigueur, je suis autorité de la ville, je dois veiller sur l’ordre public. C’est ainsi que vous nous voyez toujours sur les chaussées (…). Imaginez-vous que si on n’avait pas ce courage de dégager tout ça [les barricades], ce que la ville serait totalement paralysée. Alors moi je crois, quand nous parlons, ce n’est pas de la blague, nous avons le devoir de donner des orientations à notre population et que lorsque la population n’est plus disciplinée à suivre les orientations de l’autorité en place, ce que nous allons devenir une société qui pourrait être comparée à une jungle », a déclaré Sylvain Kanyamanda.

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