Une unité des FARDC du 341e bataillon a été déployée depuis mercredi 10 mars dans les localités de Ngendo, Nyamoma, Ruhuru et Luhololo, à 20 kms de la cité de Sange, le long de la rivière Ruzizi au Sud-Kivu. D’après des sources militaires, ce déploiement fait suite à plusieurs dénonciations faites par les ONG locales sur une éventuelle infiltration d’hommes armés par la Ruzizi depuis le Burundi voisin. Dans un rapport publié mercredi, le réseau local de protection des civils fustige l’entrée en RDC depuis le weekend dernier des hommes armés pour traquer des rebelles de l’opposant burundais Aloïs Nzabampema.
Ces entrées massives que les ONG locales qualifient d’infiltration ont été observées depuis le weekend dernier d’abord de Kaziba, dans le territoire de Walungu vers Rurambo, dans les hauts plateaux d’uvira ; ensuite cette semaine de villages de Kimuka, Ndunda, Rusabagi, dans la Ruzizi vers les hauts plateaux d’Uvira.
Des acteurs locaux identifient ces hommes armés aux miliciens Imbonerakure, proches du régime au Burundi. La nuit de mardi à mercredi, une pirogue transportant ces miliciens burundais a chaviré dans les eaux de la rivière Ruzizi pendant la traversée. Jusque ce jeudi, aucun corps parmi ces infiltrés n'a été retrouvé.
Selon le réseau local de protection des civils, ces miliciens se sont dirigés vers Kiryama, dans les hauts plateaux d’Uvira, pour traquer les rebelles burundais d’Aloïs Nzabampema. Le secrétaire exécutif de ce réseau, Yves Ramadhani wa Ramadhani, craint que la présence de ces groupes armés n’accroisse les cas de vols de bétails, d’enlèvements, de vols de récoltes et le déplacement forcé des populations civiles, qui abandonnent leurs champs et leurs maisons. Il appelle l’Etat congolais d’intervenir dans l’urgence afin de sécuriser la région.
Lundi dernier, le Mouvement de solidarité aux victimes de la guerre (MSV), une autre ONG des moyens et hauts plateaux, avait averti dans un rapport qu’il s’agirait d’une guerre armée des pays voisins sur le sol congolais. Son responsable, Enock Ruberangabo Sebineza, souligne que des rebelles burundais Red Tabara et le FNL, traqués en ce moment par les Imbonerakure du Burundi, seraient soutenus par un pays voisin.
De son côté, le porte-parole du secteur opérationnel Sokola 2 sud, le capitaine Dieudonné Kasereka, affirme que l’armée, déjà informée de la situation, est à pied d’œuvre pour identifier ces mouvements d’hommes armés.