Meurtres des civils à Beni : la société civile appelle l’armée à intensifier ses patrouilles

Après les meurtres d’une vingtaine de civils dans le territoire de Beni (Nord-Kivu), la société civile demande à l’armée congolaise d’intensifier les patrouilles dans cette région, où se cacheraient des rebelles ougandais des ADF. Dans une interview accordée mardi 17 novembre à Radio Okapi, son coordonnateur, Moïse Kiputulu, appelle aussi les FARDC à collaborer avec la population pour les informations sécuritaires. 

En effet, 29 corps sans vies vraisemblablement des civils ont été découverts lundi 16 novembre à Kanyabuhiri, vers la Haie en plein parc des Virunga, au bord de la rivière Semuliki. Cette zone relève du groupement Buliki, dans le secteur de Rwenzori vers la partie Est du territoire de Beni. 

« Nos recommandations, c’est d’appeler l’armée à intensifier les opérations militaires le long de la rivière Semuliki, où nous sommes en train d’alerter des mouvements suspects. (Cette zone) serait l’actuel bastion des ADF ici dans le territoire de Beni », fait remarquer M. Kiputulu. 

Si d’aucuns pensent que les victimes sont les détenus civils évadés de la prison de Kangbayi au mois d’octobre dernier à la suite de l’incursion des rebelles ougandais des ADF, d’autres estiment que ce seraient les otages de Lisasa et Kitsimba, deux localités attaquées par les ADF le mois dernier dans cette partie Sud du territoire de Beni. 

« Nous demandons à l’armée de multiplier des mécanismes à contenir la rivière Semuliki pour bien neutraliser l’ennemi ADF, qui endeuille du jour le jour la population de Beni. Mais aussi, nous voudrions à ce que l’armée ne puisse pas faire une guerre médiatique que de faire une guerre pratique, afin de ne pas dévoiler les secrets et les stratégies tactiques à l’ennemi qui est en train de nous faire mal en territoire de Beni », souhaite le coordonnateur de la nouvelle société civile. 

Moïse Kiputulu invite aussi la population « à s’approprier les opérations en fournissant des informations réelles à l’armée pour mettre fin à cette situation. »  

« A l’armée de même de collaborer et de prévenir la population des risques pouvant y arriver car, dans la vallée, il y a des cultivateurs, mais qui ne voudront pas être touchés par les atrocités de la guerre », ajoute-t-il. 

L’armée de son côté ne s’est pas encore prononcée sur cette situation, car il est très difficile d’identifier ces corps qui sont en décomposition très avancée, selon des sources locales. 

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