Le chef milicien Trésor Mputu nie avoir eu à sa disposition des mèches de cheveux retrouvées dans les effets de Vincent Manga. C’est pourtant ce qu’avait déclaré le prévenu Manga lors d’une précédente audience devant la cour militaire de l’ex-Kasaï-Occidental, qui juge les présumés meurtriers des deux experts de l’ONU tués au Kasaï en mars 2017. Selon l’accusation, ces mèches de cheveux auraient vraisemblablement été coupées sur la tête de l’une des deux experts.
Compte-rendu d’audience
Lors de l’audience du mardi 20 octobre, Vincent Manga avait assuré que les mèches de cheveux retrouvées dans ses effets lors de son arrestation en mars 2018 provenaient en fait de Jean Bosco Mukanda, un autre prévenu, qui les avait remises en sa présence au chef milicien Trésor Mputu pour l’élaboration d’un fétiche. Des faits qui, selon lui, se sont déroulés en mai 2017, deux mois après l’exécution de Zaida Catalan et Michael Sharp.
Invités à comparaitre comme renseignant ce mardi devant la cour militaire, Trésor Mputu nie les affirmations de Manga.
Selon lui, l’histoire du fétiche remonte au mois de mars 2017 avant la mort des experts de l’ONU. Le chef milicien relate avoir fait soigner sa mère par un guérisseur traditionnel, précisant qu’il n’a jamais été question d’utiliser des mèches de cheveux.
« Je n'ai jamais vu les cheveux d'un blanc entre les mains d'une personne», insiste Trésor Mputu.
Pour Vincent Manga, le chef milicien nie cet évènement pour disculper Jean-Bosco Mukanda, son beau-frère.
Mais l’accusation ne croit pas non plus au récit de Manga. Pour elle, au mois de mai 2017, Jean-Bosco Mukanda était en détention à l’auditorat militaire. Ce qui rend peu probable la fameuse rencontre entre Mputu, Manga et Mukanda autour du féticheur.
Au cours de l’audience, le colonel Mambweni, également poursuivi pour le meurtre des deux experts, a confirmé l’arrestation de Mukanda en mai 2017.
Mais Vincent Manga jure que cette interpellation a été brève, expliquant qu’elle a eu lieu avant la fameuse rencontre avec le féticheur.