Dans une interview accordée à radio Okapi, Jean Baudoin Mbayo revient sur l’interprétation faite par certains Congolais de la publication par le ministère des Finances du plan de trésor public. Le ministre du Budget fait remarquer que cette publication ne revoie pas à la baisse le budget 2020. Interview.
Radio Okapi : Jean Baudouin Mayo, bonjour. Le ministère des finances a publié lundi 17 février un plan de trésorerie qui ne correspond pas au budget 2020, que signifie ce plan de trésorerie ?
Jean Baudoin Mayo : Le plan de trésorerie n'a pas vocation à se confondre avec nécessairement le budget. Le budget reste un budget, c’est le cadre légal tandis que le plan de trésorerie n'est qu'un instrument pour la gestion de ce budget-là. Vous savez que notre pays est en plein programme avec le fonds monétaire international, il y a des critères de performance que nous devons atteindre, notamment le financement zéro de la Banque centrale. Donc nous ne devons vivre que sur la base recettes réalisées.
Et sur le plan de recettes, il y a des mois où, il y en a beaucoup, il y a des mois où il y en a moins.
Alors pour ne pas tomber dans le piège et déficit pour en appeler au financement de la Banque centrale, la prudence voudrait que nous ayons un plan de trésorerie. Nous sommes en train de faire une prévision minimale de nos recettes dans les mois, dans la période…N'oubliez pas qu’il y a des dépenses contraignantes qui doivent être rencontrées systématiquement, alors le plan de trésorerie ce n’est pas une minoration du budget.
RO : Quelle conséquence ce plan de trésorerie, peut-il avoir sur l’exécution des programmes prévus dans le budget 2020 ?
JB Mayo : Le budget c'est pour 12 mois donc une année. Ici c'est le mois de janvier, de février, avril que nous allons commencer. La première période de haute fiscalité c’est en avril. Nous aurons des recettes qui vont venir niveler les programmes d'investissement qu'on n’a pas réalisés.
Encore que le Premier ministre vient de donner sur ordre du chef de l'Etat, instruction au ministre des Finances et à la Banque centrale, de libérer les paiements pour les avions de Congo Airways, ça c'est l’investissement ! Malgré tout ça, nous faisons aussi de l'investissement, nous avons pris l'engagement de continuer avec les sauts- de- moutons. Nous avons déjà payé 3,5 millions, nous allons payer d'ici la fin la semaine pour 2 ou 2,5 millions, nous avons promis de terminer les travaux au plus tard au mois de mai. Donc on y va ! Tout est pris en compte.
C'est une gestion à la fois prudentielle et une gestion qui tient compte de tous les postes budgétaires, qu’il s'agisse des rémunérations, qu’il s'agisse des investissements, qu’il s'agisse du paiement de la dette ! N'oubliez pas que nous sommes le seul gouvernement qui a payé d'abord 37 000 enseignants, et ensuite 97 000 enseignants du coup sur le budget de l'Etat.
Qui a fait ça par le passé, et sur les sources propres. Les gens ont mal compris le PTR, il n'a pas vocation de réduire le budget, il a vocation tout simplement de gérer le budget de manière prudentielle étant donné que nous avons des engagements avec des institutions financières internationales notamment le Fonds monétaire international.
Il y a une revue projetée en fin Mars, nous devons déjà prendre des dispositions pour rencontrer cette revue, et qu’elle soit satisfaisante pour le pays. Qu’on arrête de dire que le ministère des Finances a réduit le budget à la baisse, non. Le ministère de Finances n'a pas cette compétence-là, je serais le premier à protester. Que les gens restent calmes, le gouvernement est en train de suivre tout cela.
Avant tout, nous réaffirmons cette ambition qu’avait affiché le chef de l'Etat lors de son discours sur l'état de la nation, pour réaliser le budget qui nous est assigné. Il faut aussi du civisme fiscal dans le chef de nous Congolais, vous voulez vivre pendant 365 jours sans payer l'impôt, ce n’est pas normal.
RO : Les recettes prévues dans le budget 2020, peuvent-elle être atteintes ?
JB Mayo : oui, pourquoi pas, nous les avons alignées pour les atteindre justement mais, mais il ne reste pas moins vrai qu’il s'agit des prévisions, que nous pouvons dépasser, et d'autres que nous ne pouvons pas atteindre malheureusement, mais nous avons l'ambition de les atteindre.
Que les gens soient calmes, que les gens accompagnent le gouvernement, nous sommes déterminés à rencontrer les promesses que le chef de l'état avait faites lors de sa campagne électorale. Le début a toujours été difficile mais, d'ailleurs nous saisissons le taureau par les cornes.
Jean Baudoin Mayo s’entretient avec Grâce Amzati.
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